thesis

Les relations économiques entre les institutions de Bretton Woods et les pays africains de la Zone franc

Defense date:

Jan. 1, 2012

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

With two economic and monetary unions (WAEMU and CAEMU), the franc zone of Africa created in 1939, results from the evolution of the French colonial monetary system in Africa which managed to survive to the wave of the disappearances of the colonial monetary systems after the independences of the African countries, while the other systems (British, Portuguese, Spanish and Belgian) did not escape it. This survival of the Africa’s franc zone is largely explained by its evolution, its specific organization and by its institutional functioning. However, this does not spare the ACZF from the economic imbalance observed from 1985 and it until 1993, being understandable at the same time by the problem of the creation of a monetary area, an unsuitable institutional functioning, as well as unsuitable economic structures, the considerable degradation of current and external the budgetary accounts, the explosion of the foreign debt and finally the unfavorable evolution of the international economic situation. The fundamental major principles set up since the creation of the franc zone of Africa in 1939, are not then adapted any more to the economic, political and social evolution of each economic union, therefore their reform in depth is necessary. In front of these economic imbalances, the ACZF and France opted first for the real adjustment in order to restore economic balance. But this choice quickly interfered with the local sociopolitical realities and with economic slowdown of the frank zone of Africa, which will finish to request, at the beginning of 1980s, the intervention of the Bretton Woods institutions (World Bank and International Monetary Fund) which recommended then the implementation of PSA to return to economic balance. In front of the incapacity of the ACZF to restore economic balance by means of the real adjustment, the IBW required to the ACFZ the implementation of the exchange adjustment (devaluation of the CFA franc with regard to the French franc) in prerequisite of any financial help and obtained France’ support that then left the ACZF, because of the "doctrine Balladur", by refusing henceforth to grant them any financial help without the prior authorization of the BWI. This imposed devaluation of the CFA franc was not the most effective and credible macroeconomic mode of adjustment, because it did not preserve sustainable economic balance, the real adjustment appeared to be in this situation more effective and credible, but requiring a forward austerity policy. This medium-term failure of the devaluation was added to all the other measures of the PSA of which evaluation revealed a reserved assessment even a failure in particular in the social domain, because not having allowed the return to the economic balance of the ACZF. Furthermore, public aid in development, foreign debt and struggle against poverty which characterized also the IBW intervention in the zone franc of Africa did not reach their expected objective. So, today as yesterday, the cooperation between the IBW and the ACFZ does not benefit these last ones, but rather the industrialized countries, main shareholders of these institutions and holders of the multinational firms. The latter remains the main beneficiaries of PSA. The multilateralism, intended to correct these inequitable economic relations created by the North-South regionalism to the detriment of the South, does not produce either the fair rules necessary for the world market. To compensate for this problem, the ACFZ, as well as the rest of Africa, have to strengthen the regionalism or the integration South-South, the only real profitable institution to their economy. Also, the ACFZ, strengthen by such a report, diversify their partners for development and adopt more and more the " Beijing Consensus " as an alternative model to the " Washington Consensus ", where State regains its role in the regulation of the economic activity in association with the market to create at last a real system of mixed economy.

Abstract FR:

Avec ses deux unions économique et monétaire (UEMOA et CEMAC), la Zone franc d’Afrique créée en 1939, résulte de l’évolution du système monétaire colonial français en Afrique qui a réussi à survivre à la vague des disparitions des systèmes monétaires coloniaux au lendemain des indépendances des pays africains, alors que les autres systèmes (britannique, portugais, espagnole et belge) n'y ont pas échappé. Cette survie de la Zone franc d’Afrique s’explique en grande partie par son évolution, son organisation et son fonctionnement institutionnel spécifiques. Cependant, ceci n’épargne pas aux PAZF des déséquilibres économiques observés à partir de 1985 et ce jusqu’en 1993, s’expliquant à la fois par le problème de la formation d’une zone monétaire, un fonctionnement institutionnel inadapté, des structures économiques elles aussi inadaptées, la dégradation considérable des comptes budgétaires, courants et extérieurs, l’explosion de la dette extérieure et enfin l’évolution défavorable de la conjoncture économique internationale. Les grands principes fondamentaux mis en place depuis la création de la Zone franc d’Afrique en 1939, ne sont plus alors adaptés à l’évolution économique, politique et sociale de chaque union économique, aussi leur réforme en profondeur est-elle nécessaire. Face à ces déséquilibres économiques, les PAZF et la France ont d’abord opté pour l’ajustement réel afin de rétablir l’équilibre économique. Mais ce choix s’est heurté rapidement aux réalités socio-politiques locales et au ralentissement économique de la zone franc d’Afrique, laquelle finira par solliciter, au début des années 1980, l’intervention des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds Monétaire International) qui préconisaient alors la mise en place de PAS pour le retour à l’équilibre économique. Face à l’incapacité des PAZF à rétablir l’équilibre économique au moyen de l’ajustement réel, les IBW ont exigé des PAZF la mise en place de l’ajustement de change en préalable à toute aide financière et obtenu le ralliement de la France qui ainsi lâchait les PAZF, avec la «doctrine Balladur», en refusant désormais de leur octroyer toute aide financière sans l’autorisation préalable des IBW. Mais cette dévaluation du franc CFA imposée aux PAZF, n’a pas été le mode d’ajustement macroéconomique le plus efficace et crédible, car elle ne préservait pas un équilibre économique durable, l’ajustement réel paraissant, à cette occasion, plus efficace et crédible, mais nécessitant une politique de rigueur à terme. Cet échec à moyen terme de la dévaluation s’est ajouté à l’ensemble des autres mesures des PAS dont l’évaluation révélait un bilan mitigé voire un échec notamment dans le domaine social, car n’ayant pas permis le retour à l’équilibre économique des PAZF. De plus, l’aide publique au développement, la dette extérieure et la lutte contre la pauvreté qui caractérisaient aussi l’intervention des IBW dans la zone franc d’Afrique n’ont pas atteint leur objectif escompté. Ainsi, aujourd'hui comme hier, la coopération entre les IBW et les PAZF ne profite pas à ces derniers, mais plutôt aux pays industrialisés, principaux actionnaires de ces institutions et détenteurs des firmes multinationales lesquelles restent les principales bénéficiaires des PAS. Le multilatéralisme, sensé corriger ces relations économiques inéquitables créées par le régionalisme Nord-Sud au détriment du Sud, ne produit pas non plus les règles équitables nécessaires au marché mondial. Pour pallier à ce problème, les PAZF, ainsi que le reste de l’Afrique, doivent renforcer le régionalisme ou l’intégration Sud-Sud, seule institution véritablement profitable à leur économie. De même, les PAZF, forts de ce constat, diversifient leurs partenaires au développement et adoptent de plus en plus le «Consensus de Beijing» comme modèle de référence alternatif au «Consensus de Washington», où l’Etat retrouve son rôle dans la régulation de l’activité économique en collaboration avec le marché pour former enfin un véritable système d’économie mixte.