thesis

La violence de l'art moderne ou : adorno: une esthetique de la non-violence

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Abstract EN:

That modern art is essentially violent is the departure point of this project. Art is first and foremost violent in that it twists and deforms its subject. Today, the transfiguration of ugliness into beauty doesn't happen. Quite the contrary: everything that sets art in motion appears to destroy beauty. To deform means to deny form. Art destroys form, rips ist boundaries apart and cuts it up in order to present ist fragments. It appears that art is motivated by blind rage and that it attempts to destroy everything that it encounters: material, form, subject, spectator, and finally, itself. The point is to discover where this destructive rage originates. Adorno's aesthetic theory does not thematize the problem of violence in modern art as such, but this problem is one of the text's central motifs. Art is the physical crystallization of a mechanism for violence that is not limited to a social system, but rather ist fundament and legitimation can be found in philosophy and metaphysics. Aesthetic theory analyzes the mechanism of violence for which art functions as a seismogram. But one can also understand adorno as a theorist of nonviolence: art is essentially violent because it is radically nonviolent. Modern art attempts to let nature speak for itself, not to force it into a form. Art abandons form for the benefit of raw material, even the artistic subject becomes insignificant in the face of this material, and art lets it express the pain that traditional art silenced. Art is violent due to the unfettered violence of the pain that unfolds within art. But this is also the result of art's nonviolence. By renouncing harmony, beauty, and form, art no longer violates ist object: it presents this object, instead of representing it. In this way, art allows the conflict between geist and nature, between form and content, and between rationality and mimesis to unfold. This is what adorno called reconciliation, reconciliation that provides these conflicts with a language, but does not attempt to resolve them. But it is art's nonviolence and drive towards reconciliation that threatens it with self-destruction.

Abstract FR:

Ce travail part du presuppose que l'art moderne est essentiellement violent. La violence de l'art est d'abord celle d'un art qui defigure deforme enlaidit son sujet. La transfiguration du laid dans le beau n'a plus droit de cite. C'est au contraire a ce qui evoque une destruction du beau que l'art parait proceder. De fait, la deformation evoque un refus de la forme: l'art detruit la forme, en dechire les contours, la brise pour en presenter les fragments. Tout se passe comme si, anime d'une fureur aveugle, l'art s'acharnait a detruire tout ce sur quoi il porte, materiau, forme, sujet, spectateur - pour finalement se detruire lui-meme. La question se pose de savoir d'ou provient cette fureur destructive, cet acharnement frenetique de l'art moderne sur ses differents objets autant que sur lui-meme. La theorie esthetique de theodor w. Adorno, si elle ne thematise pas le probleme de la violence de l'art moderne en tant que tel, le prend comme motif central et en developpe les acceptions, les modes d'expression, la portee. L'art est la cristallisation physique d'un mecanisme de violence qui ne se limite pas a un systeme social, mais trouve ses fondements dans une metaphysique, une philosophie, qui la fondent et la legitiment. La theorie esthetique analyse un mecanisme de violence que l'art moderne enregistre, dont il est, le sismogramme - mais on peut lire adorno aussi comme un theoricien de la non-violence: car si l'art moderne est essentiellement violent, c'est parce qu'il est radicalement non-violent. En effet, l'art moderne ne cherche plus a legiferer sur la nature: il s'agit de revenir aux choses-memes. L'art devient le truchement de la nature mutilee: il lui donne la parole, renoncant aux formes pour le materiau brut face auquel le sujet artistique recule: il le laisse exprimer sa douleur, si longtemps baillonee. Si l'art est violent, c'est du fait de la violence dechainee de la souffrance qui se deploie en lui. Mais c'est la aussi le fruit de sa non-violence: en renoncant a la mise en forme, a l'harmonie, au beau; en laissant parler le mutile, en le presentant au lieu de le representer, l'art cesse de faire violence a ce qui se deploie en lui, en renoncant a lui imposer la violence de la forme. En ce sens, il donne la possibilite au conflit - conflit entre esprit et nature, entre forme et contenu, entre raison et mimesis - de se deployer. C'est la ce qu'ado