thesis

La sélection des projets innovants : les critères mis en oeuvre par les investisseurs en capital dans le secteur du numérique

Defense date:

Jan. 1, 2013

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Institution:

Paris 13

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

We study the selection criteria of Venture Capitalists and Business Angels. In order to take into account the complexity of the selection process, we propose a new theoretical model of the economic incentives to think. We first show that, if thinking has an opportunity cost, a rational investor will tend to use simplistic and biased heuristics when analyzing the surrounding universe. We then apply this result to the case of venture capital and show that the selection criteria will be subjective and biased. We thus succeed in creating a model of human thinking that not only gives rise to classical cognitive biases, like the confirmation bias and categorical thinking, but also predicts the existence of new biases, such as “limited patience” and “ignorance aversion”. We then test empirically our hypotheses, by analyzing the selection criteria of a sample of fifty French Venture Capitalists and Business Angels. We show that their criteria are highly heterogeneous and are based upon subjective ways of analyzing the surrounding universe. In particular, we confirm our theoretical insights that selection criteria are fraught with cognitive biases, including “limited patience” and “ignorance aversion”.

Abstract FR:

Nous cherchons à découvrir les critères de sélection précis utilisés par les capitaux-risqueurs et les Business Angels. Pour saisir toute la complexité de leur processus de sélection, nous développons un nouveau modèle de l’incitation rationnelle à penser. En particulier, nous montrons que la pensée d’un investisseur rationnel aura tendance à suivre des schémas simplistes et biaisés si l’acte de penser possède un coût d’opportunité. Nous appliquons ce résultat général au cas des investisseurs en capital, ce qui nous permet de formuler un certain nombre d’hypothèses sur leur comportement de sélection. En particulier, nous montrons que la pensée des investisseurs devrait être caractérisée par de nombreux biais cognitifs. En partant de l’hypothèse que penser est coûteux, nous parvenons ainsi à dériver l’existence de nombreux biais cognitifs au nombre desquels des « classiques » comme la persistance des croyances, le biais de confirmation et la pensée par catégories. Notre modèle prédit également l’existence de nouveaux biais que nous nommons « patience limitée » et « aversion pour l’ignorance ». Les hypothèses théoriques sont ensuite testées sur les décisions d’un échantillon de capitaux-risqueurs et de Business Angels français. De la sorte, nous parvenons à reconstituer les critères de sélection employés par une cinquantaine d’investisseurs. Ces critères sont extrêmement hétérogènes entre investisseurs et montrent que ceux-ci interprètent le monde de manière très subjective. Comme le prédit notre modèle théorique, les schémas d’interprétation mis en oeuvre par les investisseurs sont non seulement très personnels, mais comportent de nombreux biais cognitifs, dont la patience limitée et l’aversion pour l’ignorance.