thesis

Inégalités de carrières entre hommes et femmes. Une approche par les conventions d'évaluation. Analyse des trajectoires professionnelles des cadres et ETAM chez un constructeur automobile

Defense date:

Dec. 14, 2009

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Abstract EN:

Rather than reducing gender inequality with a problem of choice of incentives or pure discrimination, we propose to examine this phenomenon through the issue of labour quality. The assessment of labour quality is not just a simple coordination of actors around a selection criterion; it mobilizes a collective and consensual representation of “skilled” labourer, i.e. a quality convention. A firm is crossed by a plurality of quality conventions. We hypothesize that mobilization of some of them explains horizontal and vertical segregation (glass ceiling) by gender within organisation. An econometric study of the progression of managers and employees in a car manufacturer is proposed. This study helps us to isolate the determinants of career and assess their impact on the career paths of men and women. A qualitative interview study refines our exploration of evaluation methods and helps us to understand how business processes, apparently neutral, proved ultimately detrimental to women. These findings argue for a more practical purpose of evaluation in the diagnosis of occupational inequality. They also support the strategy of mainstreaming advocated recently by the EU and French government: to improve their efficiency, gender politics should promote forms of regulation closer to business reality.

Abstract FR:

Plutôt que de réduire les inégalités professionnelles entre hommes et femmes à un problème de choix, d’incitations ou de pure discrimination, nous proposons d’examiner ce phénomène à travers la question de l’évaluation du travail. L’approche conventionnaliste mobilisée accorde une place majeure au processus d’évaluation de la qualité du travail : celui-ci ne se résume pas à une simple coordination des acteurs autour d’un critère de sélection, il mobilise une représentation collective et consensuelle du « bon » salarié, i.e. une convention de qualité. Une même entreprise est traversée par une pluralité de conventions de qualité. Nous faisons l’hypothèse que la mobilisation de certaines d’entre elles explique l’exclusion durable des femmes de certains postes (le plafond de verre) ou de certaines filières évolutives. Une étude économétrique de la progression des cadres et des ETAM chez un constructeur automobile est proposée. Elle permet d’isoler les déterminants objectifs des carrières, considérés comme autant de critères d’évaluation, et d’évaluer leurs impacts sur les trajectoires des hommes et des femmes. Une étude qualitative par entretiens affine notre prospection des modes d’évaluation et permet de comprendre comment des processus de gestion, apparemment neutres, s’avèrent in fine défavorables aux femmes. Ces résultats plaident pour un examen plus fin des pratiques d’évaluation dans le diagnostic des inégalités professionnelles. Ils soutiennent également la stratégie d’égalité négociée défendue depuis peu par les pouvoirs publics : pour plus d’efficacité, les politiques publiques doivent favoriser des formes de régulation plus proches de la réalité des entreprises.