thesis

La vie et le vivant. Physologie et métaphysique chez Spinoza et Leibniz

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Abstract EN:

The importance of life and living beings has been often seen as a characteristic feature of Spinozism and Leibnizianism : in this respect, these philosophies would distance themselves clearly from Cartesian thought. How are we to understand, then, the fact that one does not find either in Spinoza or in Leibniz the extensive physiological developments one finds in Descartes ? Is it possible that a "biological" thought does not integrate a comprehensive explanation of the functioning of animated bodies ? Answering these questions requires first and foremost understanding the evolution of the medical knowledge at Spinoza an Leibniz's time : we have to determine the nature of medical phenomena described by the naturalists, to elaborate the new problems depending on them , and to show the doctrinal choices by wich the scientists decided to address these problems. To underline the ability of Spinoza and Liebniz to account for living beings, it is necessary first to establish the precise meanings of "life", "orgnanism" or "animated bodies" in the late seventeenth century. Thus, a history of sciences and ideas is required to avoid prejuding either the singularity of a position or the universality o the problems. This will allow us to relate the Spinozist and Leibnizian conceptions of mind to their adoption of the "negative heurisitc" of mechanism.

Abstract FR:

L'importance accordée à la vie et au vivant a été comprise comme un trait caractéristique du spinozisme et du leibnizianisme : ces philosophie se démarqueraient par là nettement de la pensée cartésienne. Comment alors comprendre que ne se trouvent ni chez Spinoza ni chez Leibniz les amples développements physiologiques que l'on peut lire chez Descartes ? Une pensée peut-elle être biologique sans pour autant intégrer une explication détaillée du fonctionnement des corps animés ? Répondre à ces questions suppose de comprendre au préalable l'évolution des savoirs médicaux dont Spinoza et Leibniz ont été les contemporains : qu'il s'agisse de déterminer la nature des phénomènes empiriques alors décrits par les naturalistes, de formuler les nouveaux problèmes qui en dépendent, ou de mettre au jour les choix doctrinaux par lesquels les savants choisirent de répondre à ces problèmes. On ne peut souligner la fécondité des concepts spinozistes et leibniziens à rendre compte du vivant avant d'avoir établi ce que signifient concrètement en ce second XVIIè siècle la "vie", les "corps animés" ou l'"organisme". L'histoire des sciences et des idées est donc requise pour ne présupposer à tort ni la singularité d'une position, ni l'universalité des problèmes. Il sera alors possible de montrer comment, différemment chez les deux auteurs, l'adoption de l'"heuristique négative" du mécanisme impose de concevoir le déploiement immanent des pensées.