Au chevet de la Nation : sexe, race et médecine : XVIIe-XVIIe siècles
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Early modern medicine conceived female's temperament as cold and wet, imperfect and morbid. Women were ill all along their life, hysteria, nymphomania, pregnancies, labour, curse, prolapsus This gendered etiology has been the ambiguous subject of many treatises on Diseases of the women. This Corpus offers a valuable field of investigation to analyze the way in which the categories of healthy and unhealthy have been constituted as categories of power. This conception of the female body as a pathogenic body justified a natural inequality between the two sexes. Naturalists used the gender domination as a general pattern: Indians or slaves are perceived as having an effeminate and weak temperament. The temperament became a tool for naturalization and racialization of social relations. The concern with health and the fear of depopulation urged the physicians to define a concept of feminine health fit to promote the model of a healthy and vigorous woman, mother of the children of a strong Nation. The mother became the feminine type of health, opposed to the figures of a mutant or "degenerated" femininity, the hysteric, the sutler-woman, the "mannish woman", the prostitute or the african slave. The takeover of birth world allowed the authorities to discard midwives and nurses. In the colonies, this new management of reproduction was crucial for the plantocratic system: the wives transmit their vigorous temperament to theirs children along with their milk, despite of any climate influence. Their function was to guaranty the inthe integrity of national characters and the superiority of whites over blacks. They thus became a pattern and a weapon for the regeneration of the Nation
Abstract FR:
Pour les médecins du 17e s. , les femmes ont un tempérament froid et humide, imparfait et maladif. Hystérie, nymphomanie, ischurie. . . , cette étiologie sexuée constitue l'objet ambigu des nombreux traités des Maladies des femmes. Ce corpus est un champ d'investigation précieux pour analyser la façon dont les catégories du sain et du malsain se constituent comme catégories de pouvoir. Cette conception du corps des femmes comme un corps pathogène justifie une inégalité naturelle entre les sexes. Les naturalistes prennent modèle sur la domination de genre : les Indiens ou les Africains, sont perçus comme des populations au tempérament efféminé et faible. Le tempérament devient un instrument de naturalisation et de racialisation des rapports sociaux. Au 18e s. , le souci de la santé, la crainte du dépeuplement poussent les médecins à définir un concept de santé féminine pour promouvoir le modèle d'une femme saine et vigoureuse, mère des enfants d'une Nation forte. La mère devient le type féminin de la santé, opposé aux figures d'une féminité mutante ou " dégénérée ", la vaporeuse, la vivandière hommasse, la prostituée, l'esclave. La prise de contrôle de l'univers de la naissance par les autorités permet d'écarter les sages-femmes et les nourrices. Dans les colonies, cette nouvelle gestion de la reproduction est cruciale pour le système plantocratique. Les épouses transmettent par leur lait leur tempérament vigoureux à leurs enfants, quelques soient les influences du climat. Garantes de l'intégrité des caractères nationaux, de la supériorité des "blancs" sur les "noirs", elles deviennent ainsi un modèle et une arme pour la régénération de la Nation et l'unité du peuple français.