Le conflit entre le Soi et la vérité : l'humanité de l'homme chez les penseurs grecs anciens
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Abstract EN:
Westem thought would fall into a vacuum if it deviated from the way of the truth founded on consciousness and Self, as the famous word of Hegel affirms it : the self-awareness is the native soil of the truth. "In the first half of the twentieth century, E. Husserl was already convinced that this selfawareness, commonly called "Greek reflection", would set up for times to come a "supra-nationality" in which "the spiritual figure of Europe takes shape. " And with the rising tide of today's globalization and intercultural dialogue, it seems that the sarne 'Greek reflection' and the same, conviction in the obviousness of basing the truth on Self are being presented to mankind as a path to the future. However do the ancient Greeks, in whom one conventionally recognizes the achievement of establishing Westem thought, found the meaning of man's humanity on Self ? Of course not! Like ancient wise men in various cultures of the world, the ancient Greeks were very conscious of the place of Self related to the human condition. But in an absolutely contradictoty way to the "Greek reflection", they were inspired by the poetic Word to denounce Self as the source of illusion to which man is originally chained up, and to reveal man's authentic identity as the relationship of always, but hidden, coming from the Other and others. Indeed, the separation of Self frorn the truth, as well as the fight between the two within human existence for achievement of humanity, constitute the tragic element in the Greek tragedy, particularly in Aeschylus's Prometheus Enchained and Sophocles' Oedipus the King, and inspire the poetic words of pre-Socratic thinkers, especially Heraclius and Parmenides, and finally justify Socrates' thought, life and death
Abstract FR:
La pensée occidentale tomberait dans le vide si elle s'écartait du chemin de la vérité fondée sur la connaissance et sur le Soi, comme i'affirme la fameuse parole de Hegel : "la conscience de soi est la terre natale de la vérité. Déjà au début du vingtième siècle E. Husserl est convaincu que cette conscience de soi, appelée communément "réflexion grecque", fonde pour les temps à venir une "supra-nationalité" en laquelle se dessine "la forme spirituelle de Europe". Au début du vingt et unième siècle, à marée montante de mondialisation et de dialogue interculturel, la même réflexion grecque, la même évidente conviction de fonder la vérité sur le Soi, semble être proposée pour la marche en avant de toute l'humanité. Or les Grecs anciens, à qui il est reconnu conventionnellement l'accomplissement de la fondation de la pensée occidentale, fondent-ils le sens de l'humanité de l'homme sur le Soi ? Non. A l'instar des sages anciens de différentes cultures du monde, les Grecs anciens sont trés conscients de la place du Soi lié à la condition humaine. Mais d'une manière absolument contradictoire à la réflexion grecque, ils sont inspirés par la "parole poétique" pour dénoncer le Soi comme source d'illusion auquel l'homme est originellement enchaîné, et pour annoncer comme son authentique de la relation de toujours, mais cachée, venant primordialement de l'Autre et des autres. En effet, la séparation entre le Soi et la vérite, ainsi que la lutte entre les deux au sein de l'existence humaine en vue de l'accomplissement de l'humanité, constituent l'élément tragique de la tragédie grecque, particulièrement dans Prométhée enchaîné d'Eschyle et Oedipe-Roi de Sophocle, inspirent les paroles poétiques des présocratiques, tels Héraclite et Parménide, et enfin justifient la pensée, la vie et la mort de Socrate