La Révolution : le concept et l'expérience : la déconstruction du sujet politique
Institution:
Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis suggests a reconstruction of the concept of revolution from the point of view of the new historical experience, that of post-communist Russia of 1990s. The common traits between post-communist Russia and the French revolution (1789-1799) let me show that the concept of revolution builds upon the paradoxical logic of negation. This logic penetrates the whole philosophical tradition of thinking the revolution. I give special atttention, in this context, to the two texts by Immanuel Kant that are dedicated to the French revolution : The Conflict of Faculties and the Metaphysics of morals, II. I show that negation, as a symbolic operation, is never successful, that its impossible object is ultimate destruction. Negation is easily obliterated, and always includes a latent moment in it. The logic of negation helps understanding the autodestructive history of revolution. It also allows reading Kant's reaction tho the French revolution. In these texts, Kant shows how the revolutionary task of the auto-foundation of the subject implicates the parallel project of his/her auto-destruction. Both projects remain unaccomplished, but the unaccomplished event inscribes itself in history, as a latent but irreversible fact. The revolution becomes a quasi-foundation of the subject who repeatedly returns to te place of his/her failure, to the place of his/her auto-foundation, returns just to recoil again in horror. The concept of revolution is essential to the understanding of the present political situation in the world, since it refers the predominant "democratic" political subjectivity, which remains imaginary, to its historical actuality that is the unconscious revolutionary event, the event where the inaccomplished negativity has been erupting.
Abstract FR:
La thèse propose une reconstruction du concept de révolution, à partir de la nouvelle expérience historique, celle de Russie dans les années 1990. Les traits communs entre la Russie des années 1990 et la Révolution française de 1789-1799 permettent de distinguer la logique paradoxale de la négation en tant que matrice du concept de révolution. Cette logique traverse toute la tradition philosophique de l'interprétation de la révolution. Une attention particulière, dans ce contexte, est prêtée à deux textes d'Emmanuel Kant : Le Conflit des facultés et Métaphysique des moeurs, II. Je montre que la négation, en tant qu'opération symbolique, ne s'achève jamais, et qu'elle vise l'impossible. Elle se dispose à l'oblitération et comporte toujours un aspect latent. La logique de la négation permet de comprendre l'histoire auto-destructrice de la révolution aussi que les textes de Kant qui sont consacrés à la Révolution française. Dans ces textes, Kant montre comment la tâche révolutionnaire de l'auto-fondation du sujet implique le projet de son auto-destruction. Les deux projets doivent rester inachevés. La révolution devient une quasi-fondation d'un sujet qui se retourne sans cesse au lieu de son échec, au lieu de son auto-fondation suicidaire auquel il garde un rapport ambivalent. Le concept de la révolution est essentiel pour la compréhension de la situation actuelle dans le monde, parce qu'il renvoie la subjectivité politique "démocratique", qui reste imaginaire, à sa réalité historique qui est l'évènement inconscient, l'évènement de l'irruption de la négativité inachevée.