L'art de la langue dans le dialogue interculturel
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
"The art of language in intercultural dialogue" could be conceived as a genesis that is ongoing, for which continually contribute social and cultural, scientific, technological, economic and geopolitical events, and where intervene anthropological, philosophical, historical, artistic, sociological, psycho, psycho-cognitive, behavioral and paralinguistic facts and elements. The present work aims at illuminating the issues of intercultural communication by defining the anthropological components underlying this art and by deciphering the parameters that govern the interaction between language and culture, between the languages themselves and between cultures in the presence of the same territory in the exchanges between interlocutors of different cultural backgrounds. Through the study of the dynamics of language, is reflected its culture, one that strengthens language in its foundation and structure. Any individual brought his own world view by referring to common cultural assumptions that enroll him in a community, region, country or territory. The encounter with the Other is essential to enrich the human experience, because it necessarily leads to the confrontation of two or more distinct consciousnesses, thereby encouraging them to reflect actual or action for a reconstruction of themselves and their world. Thus the transformations take place even the smallest that affect primarily the art of language. Intercultural mediation plays an important role at this level of communication. It can restore the meaning of an utterance made on the merits of a common truth beyond saying that this would be a sham. This mediation is supposed to consider not only the explicit content of the message but also its implicit elements of context and paralanguage that accompanies it. This way it can ensure the realization of transactional intercultural dialogue. By putting himself first as consciousness and free opening then the difference of others, than later dialectically misunderstanding between them, the actors in this intercultural dialogue co-establish an original truth, thus contributing to the mutual enrichment of human experience. Globalization widen the gap between cultures of greatest economies and those in the Third World and contributes to the hegemony of the first across languages, cultures and habits in consumer aspects by the relocation of these exchanges and universalization. Paradoxically, this would produce a critical awareness and a spirit of rebellion of the people against their material living conditions and the consumer society. Conflicts generated by this form of intellectual liberation need to be overcome thanks to the use of intercultural dialogue as an implementation of a critical objectivity that allows to remove the mystery of the prerequisites for the establishment of a genuine dialogue transcultural based on mutual recognition of anthropological truths governing a kind of vase communicating between cultures in their complementarity. The purpose of this dialogue is to build an "All-World" that meets the aspirations of "Every-Man" as said Edouard Glissant, its realization may become effective from the time when cultural differences are targeted and the potential to go further and to be similar are listed in the starting cultures. In short, the main issue due to cross-cultural communication through language as art, art as language, culture prone to mutations, academic and philosophical speculation as trial, is now anthropological and transcultural. It relates to the need to restore an intercultural dialogue where hostilities arise between cultures, a dialogue capable of ensuring cross-cultural truths where there is war dispute.
Abstract FR:
″L’art de la langue dans le dialogue interculturel″ pourrait être conçu comme une genèse qui suit son cours, à laquelle concourent incessamment des événements socioculturels, scientifiques, technologiques, économiques et géopolitiques, et dans laquelle interviennent des faits et des éléments d’ordre anthropologique, philosophique, historique, artistique, sociologique, psycholinguistique, psycho-cognitif, paralinguistique et comportementaux. Le présent travail a pour finalité d’éclairer les enjeux de la communication interculturelle en définissant les composantes anthropologiques qui sous-tendent cet art et en déchiffrant les paramètres qui régissent l’interaction entre langue et culture, entre les langues elles mêmes et entre les différentes cultures en présence sur un même territoire, dans les échanges entre des interlocuteurs de divers horizons culturels. A travers l’étude de la dynamique d’une langue transparaît sa culture, celle qui la légitime et la renforce dans son fondement et sa structure. Tout individu traduit ainsi sa propre conception du monde en se référant à des présupposés culturels communs qui l’inscrivent dans une collectivité, une région, un pays ou un territoire. La rencontre avec l’Autre s’avère indispensable à l’enrichissement de l’expérience humaine, car elle conduit nécessairement à la confrontation de deux ou plusieurs consciences distinctes, les incitant de ce fait à la réflexion proprement dite ou à l’action en faveur d’une reconstruction de lui-même et de son monde. C’est ainsi que s’opèrent les transformations même les plus infimes qui touchent en premier l’art du langage. La médiation interculturelle joue un rôle important à ce niveau de la communication. Elle permet de rétablir le sens même d’une énonciation faite sur le fond d’une vérité commune au-delà de laquelle cette énonciation ne serait qu’un leurre. Cette médiation est censée tenir compte non seulement du contenu explicite du message transmis mais aussi de ses éléments implicites déductibles de son contexte et du paralangage qui l’accompagne. Elle peut de cette manière assurer la réalisation transactionnelle d’un dialogue interculturel. En se plaçant soi-même en premier comme conscience libre et en s’ouvrant ensuite à la différence d’autrui, dépassant par la suite dialectiquement l’incompréhension qui les sépare, les acteurs de ce dialogue interculturel co-instituent une vérité originale intrinsèque à celui-ci, participant ainsi à l’enrichissement réciproque de leurs expériences humaines. La globalisation ne fait qu’élargir l’écart entre les cultures des puissances économiques et celles du Tiers-Monde et entraîne l’hégémonie des premières à travers langues, cultures et habitudes consommatoires par la délocalisation de celles-ci et l’universalisation des échanges. Cela produirait paradoxalement un éveil critique et un élan de révolte des populations face à leurs conditions de vie matérielles et la société de consommation. Les conflits générés par cette forme de libération intellectuelle mais bornés par les clivages de la globalisation se traduisent en substituant des mondialisations culturelles aux considérations liées aux États-nations. Ils nécessitent pour être surmontés, le recours au dialogue interculturel, non comme simple expérimentation communicationnelle de la compréhension ou de l’incompréhension réciproques entre les différents protagonistes, mais en tant que mise en œuvre d’une objectivité critique qui permet de lever le mystère sur les conditions indispensables à l’institution d’un véritable dialogue transculturel reposant sur la reconnaissance mutuelle des vérités anthropologiques régissant une sorte de vase communiquant entre les cultures dans leur complémentarité. Le but de ce dialogue étant la construction d’un ″Tout-Monde″ qui répond aux aspirations d’un ″Tout-Homme″, comme l’entendait Edouard Glissant, sa réalisation peut devenir effective à partir du moment où les divergences culturelles sont ciblées et que les possibilités d’aller outre sont répertoriées et assimilées dans les cultures de départ. Bref, le principal enjeu attribuable à la communication interculturelle à travers le langage comme art, l’art comme langage, la culture sujette aux mutations, les spéculations universitaires et philosophiques comme jugement, est aujourd’hui d’ordre anthropologique et transculturel. Il se rattache à la nécessité de rétablir un dialogue interculturel là où se manifestent les hostilités entre des cultures, un dialogue apte à s’assurer de vérités transculturelles là où domine la guerre des différends.