Crise et histoire : le problème d'une pensée philosophique du présent au XXe siècle
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Paris 10Disciplines:
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Abstract FR:
Les pensees de la crise marquent une mutation de notre rapport a l'histoire : toutes constatent en effet l'impossibilite de recueillir le sens de notre epoque sur le mode de la philosophie de l'histoire. L'histoire apparait desormais comme un chaos de faits qui ne se laissent meme pas organiser en un recit. Aussi n'y a-t-il guere de sens a vouloir maintenir dans notre pensee du present et de l'histoire un style philosophique qui n'est plus veritablement le notre. L'histoire, devenue science positive, ne releve plus de la philosophie. Le discours de la crise, qui est devenu la maniere specifiquement philosophique de parler de l'histoire, ne trahit que l'incapacite de la philosophie a penser le present. Si l'on veut penser notre temps, il vaut mieux se tourner vers l'anthropologie de la modernite. En opposant fait et essence, la phenomenologie a su rompre avec la philosophie de l'histoire deliquescente : de l'histoire, la phenomenologie ne veut considerer que l'essentiel, c'est-a-dire l'historicite. En revanche, il ne lui appartient pas de raconter l'histoire et de depeindre la situation. La reprise de la question de la crise et du present dans la phenomenologie de husserl et de heidegger etait donc condamnee a l'echec. De fait, ni a propos des sciences, ni a propos de l'europe, ni a propos du nihilisme et de la technique, les phenomenologues ne parviennent a faire correspondre leurs meditations essentielles avec la prise en compte de ce qui arrive. Si la phenomenologie est devenue aujourd'hui le refuge d'une ultime philosophie de l'histoire, ce n'est qu'en vertu d'un malentendu.