Abstract FR:

Cette étude qui s'est voulue d'abord une "spectographie" et une démonstration procédera toujours par de multiples approches traitant de divres thèmes qu'exhibe le monstre. En effet, depuis toujours, celui-ci n'a jamais cessé d'interpeller la mémoire des hommes, de nourrir leur imaginaire et leur créativité artistique et culturelle. L'omniprésence, l'intemporalité et l'universalité du monstre incitent donc à s'y arrêter afin d'en repérer les acceptions, d'en élaborer les représentations, bref d'essayer d'en suivre l'émergence des multiples concepts tout au long de l'histoire. La notion du monstre a notamment évolué au sein d'une trilogie conflictuelle opposant trois discours officiels : herméneutique, philosophique et scientifique. Cette évolution reste incontestablement marquée par une désacralisation et une objectivisation progressive, du "regard" porté sur le monstre. D'ailleurs, si celui-ci constitue le fil directeur du "monde sensible". Une loi nécessaire de la biologie et de l'Histoire veut que tout phénomène naturel "énigmatique" finisse par dévoiler sa cause "immanente" ; c'est ici que s'inscrivent ces questions centrales de ce travail : le type "monstrueux", appréhendé en tant que "modèle scientifque et expérimental", contribue-t-il vraiment à comprendre le fonctionnement vital du prototype "normal" et à le confirmer dans sa valeur et son statut actuels? Peut-on "regarder" le "monstrueux", une fois "rationalisé" avec détachement et "froid clinique", ou au contraire, la dimension subjective, la passion et l'émoi esthètique restent-ils des catégories stucturelles intégrantes de l'esprit humain ? Bref, notre appréhension du réel se limite-t-elle au savoir rationnel?