Psychologie et intentionnalité : l'idée d'une psychologie phénoménologique dans l'oeuvre de Husserl et de Sartre
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The relationships between phenomenology and psychology have always been problematical. Is phenomenology only a psychology ? What are the differences between psychology and phenomenology ? Is it not necessary to confer on phenomenological psychology a specific place which wouldn't be that of phenomenology and that of modern psychology ? Husserl intends to answer these questions with the concept of intentional psychology. It would seem, however, that he doesn't really succeed, because he remains prisoner of a cartesian conception of intentional subjectivity. Following husserl's reflexion, J. -P. Sarthe proposes, in l'imaginaire, a phenomenological psychology of imagination. Nevertheless, he is not content with repeating what he discovers in ideen zu einer reinen phaenomenologie ; indeed, his conception of intentionality is remarkably different and lays the foundations of a new anthropology which is to be found in l'etre et le neant. As a consequence, sartre's description of human imagination differs from husserl's and is all the more interesting as it also concerns different types of consciousness such as dreaming consciousness, hallucinating consciousness or raving consciousness. However, one can't be again totally satisfied with sartre's psychological phenomenology in so far as sartre asserts, contrary to all expectations, the absolute spontaneity of consciousness, so that he is unable to account for passivity. So, aren't we invited to another conception of intentionality?
Abstract FR:
Les rapports de la phénoménologie et de la psychologie furent dès l'origine problématiques. La phénoménologie ne se réduit-elle pas à une psychologie honteuse ? Qu'est-ce qui distingue la phénoménologie de la psychologie ? Ne doit-on pas ménager à la psychologie phénoménologique une place spécifique distincte et de la phénoménologie transcendantale et de la psychologie moderne? Husserl s'est efforcé tout au long de son œuvre de répondre à ces différentes questions en développant l'idée d'une psychologie intentionnelle. Cependant, nous ne pensons pas qu'il y soit totalement parvenu, et nous avons tenté de montrer les difficultés que suscite dans l'œuvre du fondateur de la phénoménologie son attachement à une conception par trop cartésienne de la subjectivité intentionnelle. Tout en prolongeant le projet husserlien d'une psychologie phénoménologique, Sarthe nous en propose dans ses premiers travaux une remise en question fondée sur une réinterprétation de l'idée d'intentionnalité. Aussi est-elle au principe d'une autre anthropologie esquissée d'un point de vue onto-phénoménologique dans l'être et le néant. Bien que chronologiquement antérieur, l'imaginaire se présente alors comme une nouvelle phénoménologie de l'imagination qui mérite sans doute d'autant plus notre attention que Sartre s'attache à y décrire la conscience imageante dans toute sa diversité, qu'il s'agisse de la conscience onirique ou encore des différentes formes de conscience imageante pathologique. Mais, ce faisant, parce qu'il ne saurait renoncer au principe d'une absolue spontanéité ou liberté du pour-soi, Sartre échoue, nous semble-t-il, a rendre compte de la passivité, même apparente, de certaines consciences imageantes. Le projet d'une psychologie phénoménologique ne nous invite-t-il pas à son tour à reconsidérer une nouvelle fois le concept sinon scolastique du moins brentanien d'intentionnalité ?