thesis

Peinture et durée : l'évolution sémantique du mouvement et du temps dans l'histoire de la peinture occidentale (de l'icône à la peinture contemporaine)

Defense date:

Jan. 1, 2001

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Institution:

Paris 1

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Abstract EN:

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Abstract FR:

Il s'agit ici de démontrer que la peinture occidentale -historiquement et couramment - pensée comme un art de l'espace, recèle la capacité d'accéder au rang d'art du temps. Les arguments convoqués s'appuient sur des concepts philosophiques et sur des oeuvres de peintres dont le dénominateur commun fut qu'ils eurent, comme souci, de penser le mouvement, voire le temps, dans leurs créations. L'assise philosophique est donc la pensée de Bergson qui donne une signification ontologique aux concepts de matière en mouvement et de durée. Il est possible d'établir et d'animer un médium conceptuel, constitué des concepts de matière, de mouvement, de temps et d'éternité. L'assise esthétique, repose sur les oeuvres des peintres (des iconographes à de Stae͏̈l, en passant par Uccello, Titien, Ruisdael, Turner ). Ils sont étudiés ici en reliant leur "intimité" de créateur avec, d'une part, les phénomènes sociaux, religieux, scientifiques, philosophiques qui constituaient leur quotidien, et d'autre part l'animation et léclaircissement que propose notre médium conceptuel. En faisant jouer ces concepts selon leur évolution sémantique dans l'histoire, et selon la manière dont ils furent appréhendés par les artistes eux-mêmes, nous avons vu sourdre à l'intérieur de l'histoire picturale, une histoire des tableaux représentatifs de l'art de la durée. Mais, c'est avec de Stae͏̈l que nous voyons la matière picturale en mouvement créer une extension de matière, délivrant le tableau de toute contingence spatiale: c'est du temps car l'adjonction des strates de matière produit, comme le voyait Adorno, une réelle multiplicité qualitative qui engage son spectateur à distinguer la quantité d'espace que ses couleurs recouvrent et l'aspect qualitatif qu'elles expriment. Le spectateur, devenu actif en percevant la pure hétérogénéité du mouvement des couleurs est immergé dans sa propre expérience de durée, il expérimente ainsi qu'il est partie prenante de cette matière qu'il perçoit et prend conscience qu'il partage avec cette dernière la qualité d'être une substance qui dure. Les conditions sont réunies pour que le mouvement de la matière picturale génère une durée qui vient confluer avec celle du " regardeur"