Monnaie, valorisation rentière du capital et dynamique du marché du travail dans l'économie brésilienne
Institution:
Paris 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This thesis analyses the role of monetary policy in the process of fictive valuation of capital and the transformation of labor market in Brazil during the last 30 years. By inspiring the monetary approach of regulation theory, and by exploiting the notions of financial convention and of financialization, it attempts to explore the interaction between the accumulation of fictive wealth (the mechanisms of valuation of financial capital) and the accumulation of productive wealth (the modalities of the management of and the return on labor force reproducing the dynamics of wage relationship). This approach enables to reveal the patrimonial effects of monetary policy and of updating the social relationships and private interests that hides the “the veil” of money. During 1980s, in the context of break of capital flows and of external adjustment, the state made possible the fragmentation of different functions of money through the implementation of a dual monetary regime. By the bias of this monetary system that accelerated the development of money indexed, the state and the banking system could assure the social acknowledgement of the securities on government debt, in the context of strong uncertainty and macroeconomic instability, by preserving their profitability and liquidity. This institutional arrangement ensuring the financial liquidity will enable to consolidate the net wealth of large banks and enterprises of private sector by sustaining the profitability of financial product by the absorption of inflation tax. Nevertheless, this fictive valuation of capital will cause, besides a restructuring of labor market through the bias of a perverse financialization of the economy by imposing new forms of the labor force management. During 1990s, in the context of trade and financial liberalization and disinflation, the economic policy of Real plan reproduced, through the emergence of new financial norms leading to the conduit of monetary policy, the mechanisms of fictive valuation of capital and the casualization of labor market (informationalization, flexibility of relationships of labor and growth of social inequalities.
Abstract FR:
Cette thèse analyse le rôle de la politique monétaire dans le processus de valorisation rentière du capital et les transformations du marché du travail au Brésil durant ces 30 dernières années. En s'inspirant de l'approche monétaire de la Théorie de la Régulation, et en exploitant les notions de convention financière et de financiarisation, elle tente d'explorer les interactions entre l'accumulation de la richesse fictive (les mécanismes de valorisation du capital financier) et l'accumulation de la richesse productive (les modalités de gestion et de rémunération de la force de travail reproduisant la dynamique du rapport salarial). Cette approche permet de révéler les effets patrimoniaux de la politique monétaire et de mettre à jour les relations sociales et les intérêts privés que cache " le voile " de la monnaie. Durant la décennie 80, dans un contexte de rupture des flux de capitaux et d'ajustement externe, l'Etat viabilise la fragmentation des différentes fonctions de la monnaie à travers la mise en place d'un régime monétaire dual. Par le biais de ce système monétaire, accélérant le développement de la monnaie indexée, l'Etat et le système bancaire pouvaient alors assurer la reconnaissance sociale des titres de la dette publique, même dans un contexte de forte incertitude et d'instabilité macroéconomique, en préservant leur rentabilité et leur liquidité. Cet agencement institutionnel, assurant la liquidité financière, permettra de consolider le patrimoine des grandes banques et entreprises du secteur privé en soutenant la rente financière produite par l'absorption de l'impôt inflationniste. Cependant, cette valorisation rentière du capital provoquera, par ailleurs, une restructuration du marché du travail par le biais d'une financiarisation perverse de l'économie imposant de nouvelles formes de gestion de la force de travail. Durant la décennie 90, dans un contexte de libéralisation commerciale et financière et de désinflation, la politique économique du plan Réal reproduit, à travers l'émergence de nouvelles normes financières guidant la conduite de la politique monétaire, les mécanismes de valorisation rentière du capital et de précarisation du marché du travail (informalisation, flexibilité des relations de travail et accroissement des inégalités sociales).