Entre culture et technoscience : à propos du corps de l'obèse
Institution:
Lyon 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
Etre obèse, être une personne obése, souffrir de la maladie qu'est l'obésité : trois faces d'un même problème que les médecins explorent de manière conjointe avec lesacteurs du monde culturel (écrivains, peintres. . . ). Le résultat de ces explorations tend à enfermer l'obèse dans l'espace clos des représentations, lui déniant du même coup le statut d'un monde autonome et agissant. Les différentes lectures de l'obèse que nous passons en revue, depuis l'outil qui sert les romanciers jusqu'à l'encartage propre aux différentes catégories de la médecine (médecine des essences et médecine anatomoclinique, décrites par Michel Foucault), sont enchevêtrées et toutes placées sous l'auvent du relativisme. Prétendre quérir l'obèse, c'est aussi et même d'abord le représenter, fût-ce en le plaçant sur une table d'opération, ou plus banalement en prétendant le mesurer (tout en le disant "incommensurarable"). Décrire l'obèse, c'est de toute part l'assigner, le sommer, exercer sur lui l'emprise du corps social. A cet égard, la technoscience n'est pas en reste, qui pourtant revitalise le lien délité que crée l'observation prétendument objectivante. Restaurer la dimension d'être-souffrant de l'obèse (d'être-vivant tout simplment), c'est faire le détour par sa temporalité. Le corps de l'obèse (corps du pauvre, corps du monstre. . . ) est un corps que l'on récite, que l'on met en intrigues, que l'on anticipe et qui se décline lui-même, alors en fait qu'il n'est que "l'ensemble des possibilités que nous avons sur le monde". Convertir le regard, et faire que ce corps qui n'en peut mais puisse se déprendre de cette mainmise, tel est le but principal de ce travail.