Science et imaginaire : la tension : une lecture non bachelardienne de Newton
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Abstract EN:
Can one argue from the standpoint of history and philosophy of science that scientific rationality and imagination are antagonistic ? To refute this conception of Bachelard, the study focuses on Newton’s Mechanics, especially on the contribution of philosophy, alchemy, theology and geometry to the development of modern physical science. Final considerations touch very briefly on the flexible analytic reception of the theory of universal gravitation and the possibility the mathematics as combined with themata does not concern Newton’s science only : beyond the concept to field in relativity, an other one, that is acausality, coined by us “concept-symbol” like that of attraction, makes it possible to account for the rise of quantum mechanics in terms of convergence of philosophical, social, aesthetic, mathematical and experimental elements. Also succinct discussion of question raised by stochasticity and irreversibility tries to compare the implications of “alcheminal chaos” and “mathematical chaos” for our conception of scientific rationality, creativity and objectivity.
Abstract FR:
Peut-on épistémologiquement prétendre que concept et image se forment sur deux pôles opposés de l’activité psychique ? En guise de réfutation de cette idée bachelardienne, la Mécanique de Newton est ici soumise à une sorte d’analyse « multivariée » qui évalue le poids respectif des variables philosophique, alchimique, théologique et géométrique dans l’essor du premier modèle de la science moderne. Une rapide ouverture souligne le mode flexible de réception analytique de la théorie de la gravitation universelle et indique combien la démarche newtonienne, où concourent mathématiques et thêmata, est loin d’être singulière : par-delà la notion de champ en relativité, celle d’acausalité – un «concept-symbole » à l’image de l’attraction – rend possible la construction de variables philosophique, socio-esthétique, mathématique et expérimentale dans l’élaboration de la physique quantique. En point d’orgue vient la problématique de la « mort » de Newton – liée à l’étude de phénomènes stochastiques et irréversibles – qui met en regard les implications du « chaos alchimique » et du « chaos mathématiques » pour notre conception de la rationalité, de la créativité et de l’objectivité scientifiques.