La dialectique de la majorité et de la minorité dans l'œuvre de Locke : actualité de Locke ?
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Paris 1Disciplines:
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La majorité ou la raison et la minorité ou la déraison, qui renvoient individuellement et séparément, selon les situations vécues, à une quelconque partie d'une communauté donnée, se livrent une lutte sans merci, afin de se subjuguer mutuellement. Cependant, lorsque la minorité parvient à prendre le dessus sur la majorité, celle-là n'acquiert jamais un pouvoir légal et légitime sur elle, car même si sa domination momentanée est inscrite dans les histoires naturelles et artificielles des hommes, la déraison est toujours considérée comme inhumaine, c'est-à-dire comme un mal volontaire. Il appartient dans pareil cas à la majorité d'employer des voies et moyens non-violents pour se libérer du joug de la minorité. Si cette pratique pacifique échoue, alors il revient à la raison d'utiliser la manière forte pour renverser son ennemie, la déraison, qui la maintient dans l'esclavage. Locke estime que la majorité atteint le sommet de sa gloire avec la lai͏̈cisation et la distribution du pouvoir politique entre différentes mains indépendantes les unes vis-à-vis des autres. Ceci permet à l'Etat de mieux remplir sa tâche consistant à garantir les propriétés privées et étatiques contre les déprédations de la minorité. En outre, le bannissement, par la loi divine, de la conquête du pouvoir par la violence fait du peuple la fontaine unique et raisonnable du pouvoir civil. Néanmoins, le grand défi de la majorité est l'universalisation du multipartisme rattaché à la démocratie.