Abstract FR:

Nombreuses sont les enquêtes statistiques suggérant que les actifs développent des réactions affectives à leur travail. L'économiste doit-il pour autant tenir compte de ce type de données? Dans une optique d'économie pure, probablement pas. Le présent travail tente de montrer que, dans une optique appliquée, ces réactions affectives peuvent jouer un rôle explicatif important. Nous considérons ainsi des agents développant des stratégies d'accès à l'estime de soi. Cette préoccupation débouche sur un arbitrage qui conditionne la forme des préférences individuelles, notamment la désutilité de l'effort. Dans un cadre principal-agent, le souci d'accéder à l'estime de soi par le travail représente une source de motivation intrinsèque qui influence la profitabilité et l'efficacité de la relation d'emploi. Partant de ce modèle de relation d'emploi, nous explorons les conséquences des préoccupations d'estime de soi des travailleurs sur le fonctionnement d marché du travail. Nous considérons le problème des disparités socio-démographiques en montrant que le type de ségrégation professionnelle sur lequel débouche notre modèle peut expliquer des écarts de rémunération moyenne entre groupes sociaux (hommes/femmes, travailleurs blancs/travailleurs noirs. . . ). Nous étudions cet argument dans le cadre d'un marché du travail où entreprises et actifs sont en interaction stratégique (structure type oligopsone).