Le problème des affects dans la détermination morale : examen comparé de l'éthique de Spinoza et de la morale stoïcienne
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
It is a common point of view in the history of philosophy, to assert that Spinoza in his ethics follows the stoic's tradition. But conspicuously, the contents of the preface of the fifth part of Spinoza’s ethics, are directs critics of stoic's moral philosophy, and rejection of Descartes theory of free-will. The main and important distinction between Spinoza and the stoics is: for Spinoza, affects are natural, and qualified as necessaries modifications which follow inter-individuals relations and relations with others res singulares, which composed the nature. And we have not absolute power over the affects as the stoics thought. Indeed, for the stoics, affects are path, qualified as diseases of soul, or distortion of judgment. And the wise man is never troubled by affects, because he uses the power of his judgment to eradicate all unnatural phenomena (the affects). Therefore, the differences between Spinoza and the stoics are substantial: their ethics expresses two different conceptions of human life.
Abstract FR:
Il est courant dans la tradition philosophique, de rapporter la doctrine exposée par Spinoza dans l'éthique, à des sources stoïciennes. En effet, bien des historiens de la philosophie ne manquent pas d'assimiler sa conception du déterminisme universel et de la liberté du sage, aux idées affirmées par les philosophes qui se réclament du portique. Il parait étonnant d'ailleurs, qu'en dépit des critiques et des distances que le hollandais prend nettement par rapport au volontarisme, ou l'indifférence affective. L'éthique de Spinoza se situe alors au-delà de tout moralisme, au profit d'une exigence d'où l'indifférence affective et au finalisme (cosmologique et moral) des philosophes du portique, ces historiens se sont efforces de mettre en relief une parente doctrinale entre Spinoza et la stoa. Certes il y a un intérêt de Spinoza pour la morale des stoïciens, comme en témoignent les ouvrages -la savante édition des epistolae de Sénèque réalisée par juste Lipse, l'enchiridion ou manuel d'Epictète, traduit et annote par H. Wolf, la traduction espagnole du même manuel d'Epictète par F. De quevedo- présents dans sa bibliothèque. Mais une plus grande attention portée au contenu de l'éthique, en particulier à la première partie et à son appendice, nous invite au départ à la prudence dans la formulation des jugements qui établissent des similitudes avec la philosophie stoïcienne. Du reste, la doctrine exposée dans la deuxième partie de l'éthique exclue radicalement tout dualisme ontologique, et rejette toute conception des facultés propres à l'homme en vue de réaliser des fins morales. Ces éléments permettent de conclure que le rapport entretenu par Spinoza avec les stoïciens est un rapport d'exclusion et de rejet.