thesis

Puissance et individu chez Descartes, Hobbes et Spinoza

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Abstract EN:

Behind the appearances of a lexical and semantic unity, the concept of “power” leads us to question the diversity of the realities to which it gives light. The reflections of Descartes, Hobbes et Spinoza could make-up the framework of a study of this polysemy, demonstrated by the multitude of Latin terms which translate “power”: « potestas », « potentia », « vis », « facultas », « posse ». Is power an absolute force to do or not to do, or an actual strength, inscribed in the order of necessity without rupturing it? The study of its physical nature and its metaphysical rooting allows this problem to be exposed and outlines the different responses of our authors. However due to the close ties linking power to individuality, this also calls for ethical and political analysis. The original experience of impotence reveals not only power creating illusions of powerlessness, but also means of exceeding it. To enable an individual to become powerful implies self-practice, which brings to light the power of representations, and in particular the power of truth. Nevertheless, the truth cannot be powerful in the face of passions which harm us, unless it also affects us. The rules of power reveal the necessary articulation of powerful decision-making and of power conceived as an actuality (potentia), and which obliges us to qualify the opposition commonly admitted between Descartes and Spinoza. The cross reading of the works of Descartes, Hobbes and Spinoza offers therefore the opportunity of research of Cartesian conceptual fragments which can explain the productions of Spinoza and Hobbes, and the structural analogies which enlighten the meaning of power

Abstract FR:

Derrière les apparences d’une unité lexicale et sémantique, le concept de « puissance » nous invite à nous interroger sur la diversité des réalités auxquelles il renvoie. Les réflexions de Descartes, Hobbes et Spinoza peuvent constituer le cadre de l’étude de cette polysémie, manifeste dans la multiplicité des termes latins que traduit la « puissance » : « potestas », « potentia », « vis », « facultas », « posse ». La puissance est-elle un pouvoir absolu de faire ou de ne pas faire, ou une force actuelle, qui s’inscrit dans l’ordre de la nécessité sans le rompre ? L’étude de sa nature physique et de son enracinement métaphysique permet de poser le problème et d’esquisser les différentes réponses de nos auteurs. Mais, la puissance, en raison du lien étroit qu’elle entretient avec l’individualité, appelle aussi des analyses éthiques et politiques. L’expérience originelle de l’impuissance révèle à la fois la puissance créatrice d’illusions de celle-ci, et les moyens de son dépassement possible. Le devenir-puissant de l’individu implique une pratique de soi, qui met au jour la puissance des représentations, et notamment celle du vrai. Toutefois, le vrai ne peut être puissant face aux passions qui nous nuisent que s’il nous affecte aussi. Les régimes de la puissance révèlent la nécessaire articulation de la puissance décisionnaire (potestas) et de la puissance conçue comme une actualité (potentia), et oblige à nuancer l’opposition communément admise entre Descartes et Spinoza. La lecture croisée de Descartes, Hobbes et Spinoza offre ainsi l’occasion d’une recherche des fragments conceptuels cartésiens qui peuvent rendre compte des productions de Spinoza et Hobbes, et des analogies de structures qui éclairent le sens de la « puissance ».