Analyses microéconomiques des comportements à risque
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
Les politiques publiques de prévention et de lutte contre le tabac, l'alcool ou les stupéfiants buttent sur la persistance de comportements à risque, notamment chez les adolescents. L'adoption d'une conduite à risque est le produit d'un processus de décision complexe, ce mécanisme reposant à la fois sur des caractéristiques propres aux individus mais aussi sur celles de leurs référents sociaux. En effet, une analyse expérimentale montre que les individus adoptant des comportements à risque ont des caractéristiques intrinsèques différentes des autres ; les usagers de drogues sont moins cohérents dans le temps que les non-usagers. De plus, bien qu'ils aient tous les mêmes préférences temporelles, les usagers de drogues ont un goût pour le risque plus élevé. Le goût des adolescents pour les comportements à risque apparaît théoriquement déterminé par deux facteurs essentiels : l'insatisfaction à l'école et l'influence de l'entourage. Les analyses économétriques des données de l'enquête américaine Add Health sur la santé des adolescents montrent, d'une part, qu'un échec scolaire entraîne une insatisfaction des adolescents à l'école, qui augmente l'adoption de comportements à risque. D'autre part, les adolescents sont sensibles aux interactions sociales. Le choix par leurs pairs de comportements à risque conditionne leur propre entrée en consommation. Cependant, ces interactions sociales ne sont ni symétriques et ni d'égale intensité; les filles sont plus influençables que les garçons et l'alcool est la consommation la plus sensible à ce phénomène. Enfin, plus que les pairs, des "leaders"exercent une influence majeure sur les comportements à risque des autres individus.