Abstract FR:

Cette thèse est consacrée à l'étude des relations inter-firmes pour lesquelles des investissements spécifiques joints sont requis où il existe un risque de hold-up. Elle est organisée en deux parties. La première partie est de nature théorique. Après une discussion critique de la théorie des incitations et surtout de la théorie des coûts de transactions élaborée par Williamson (chapitre 1), nous choisissons de privilégier la théorie des contrats incomplets, développée à partir de la contribution de Grossman & Hart (1986). Cette théorie présente l'avantage d'analyser les limites de la solution d'intégration verticale et les caractéristiques des contrats inclus (chapitre 2). Nous montrons cependant que ces travaux se sont focalisés sur les investissements spécifiques autonomes, tandis que le chapitre 3 développe un modèle original tenant compte des investissements spécifiques joints, entrepris conjointement et simultanément par les deux agents (chapitre 3). La seconde partie est de nature empirique et s'appuie sur les résultats d'une enquête que nous avons menée en 1997 et 1998 auprès de 52 fournisseurs hongrois du secteur automobile. Cet échantillon constitue un terrain privilégié pour tester les théories exposées précédemment. D'une part, les investissements spécifiques sont nécessaires dans la fourniture de composants automobiles et d'autre part le cadre juridique imparfait d'un pays en transition comme la Hongrie renforce l'incomplétude des contrats. L'enquête seble révéler "un paradoxe" chapitre 4) aucune intégration fournisseur-client n'est observée et la signature de contrats à prix fixe s'avère peu fréquente. Dans le chapitre 5, nos estimations économétriques de modèles de probit ordonné démontrent que l'investissement joint dépend de clauses particulières de prix-cibles, de la durée des relations et facteurs extra-contractuels tels que la réputation ou l'autorité.