Espace möbien - corps topologique
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research is based on a personal work on sculpture. Our process consists in investing the field of sculpture in the seventies, considering the adjustable topological surfaces as a start and taking as nodal point the problematics of minimal art. Two interlaced axes of analysis are directly privileged : 1- the relation between art and science. The fact of considering science as a "material" providing models will induce us to define some strange logic in which science becomes the "parergon" of art. 2- The project which consists in unfolding what we call a "topological corporality" will lead us to question the anthropological and artistic bases of traditional sculpture (as an anthropomorphic monolith, "colossos", or idol) and to ask wether the seventies are contemporaneous with the emergence of a new sculptural paradigm which would define a tabular, anisotropic and noncompositional space - sculpture seen as ground, paving, territory - thus closer to architecture when, thinking of it as a place to live in, this art doesn't reduce it to a mere functional constituent. Lastly, since these topological surfaces are not only pure and geometrical abstractions but also related to various subjects such as biology, psychoanalysis, linguistics, mathematics, cosmology and art, we will be led to consider the "organicity" and "corporality" of the work of art, and to question not only the way of thinking based on the intuition of sphere -nucleus, atom, interiority - but also what we think we know about surface, volume and space.
Abstract FR:
Ce travail de recherche s'appuie sur une pratique personnelle de la sculpture. Notre démarche consiste, à partir des surfaces topologiques inorientables (ruban de Mobius et plan projectif), à investir le champ de la sculpture des années 70, en prenant comme point nodal les presupposés de l'art minimal. Deux axes de reflexion entrecoisés sont d'emblée privilégiés: 1- le rapport art science : le fait de considérer la science comme matériau fournissant des modèles opératoires, nous entrainera à définir une étrange logique où cette dernière devient le parergon de l'art. 2- Le projet de deéployer une corporéite topologique à dominante horizontale nous conduira à interroger les fondements anthropologiques et artistiques de la sculpture traditionnelle (comme monolithe anthropomorphe, colossos, idole), et à nous demander si les années 70 ne sont pas contemporaines de l'émergence d'un nouveau paradigme définissant un espace tabulaire, anisotrope et anticompositionnel (la sculpture comme "sol", pavement, territoire), plus proche en cela de l'architecture, quand, pour penser l'habiter, celle-ci ne le réduit pas à sa seule composante fonctionnelle. Dernier point, les surfaces topologiques n'étant pas pour nous de pures abstractions géometriques mais se situant aux croisements d'une multiplicité de disciplines (biologie, psychanalyse, linguistique, mathématiques, cosmologie, sculpture), ceci nous amènera à poser les questions de l'organicité et de la corporéité de l'oeuvre d'art, et à remettre en cause non seulement les modes de pensée qui s'appuient sur la prééminence de l'intuition de la sphère (noyau, atome, intériorité) mais également tout ce que nous croyons savoir de la surface, du volume, de l'espace.