Comparaison des systèmes d'apprentissage en France et en Allemagne : une analyse économétrique
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Abstract FR:
La thèse présente une comparaison économétrique des systèmes d'apprentissage en France et en Allemagne en se concentrant sur les incitations des entreprises à former des jeunes en alternance. Parmi ces incitations figure la participation des apprentis au processus de production de l'entreprise, motivation dénommée " l'argument de production immédiate ". Le deuxième type d'incitation, " l'argument d'investissement en capital humain qualifié ", se représente par les coûts d'opportunité à l'embauche d'ouvriers qualifiés sur le marché du travail extérieur: l'apprentissage permet d'obtenir une main d'oeuvre qualifiée ayant déjà acquis du capital humain spécifique à l'entreprise et ayant également développé les capacités de travail minimales requises par l'entreprises. L'analyse part d'une description détaillée du développement historique et des réalités institutionnelles actuelles. Dans les deux pays, l'apprentissage est une des deux voies possibles pour la formation professionnelle initiale (FPI), la deuxième étant la FPI sous statut scolaire. La connexion de la FPI avec les systèmes d'éducation secondaire respectifs mène à des hypothèses sur l'auto-séléction des jeunes vers une des deux voies: nous supposons ainsi que, contrairement à l'Allemagne, les jeunes français ayant une capacité de travail qualifiée moins élevé s'auto- sélectionnent vers la voie de la formation en alternance. L'évaluation économétrique mène aux résultats suivants: pour les entreprises où, par leur structure de formation, l'argument de la production immédiate joue un rôle prédominant (les entreprises de moyen et de petit taille), les activités de formation de l'entreprise et l'importance relative des instruments mesurant leur incitations se ressemblent beaucoup dans les deux pays. Cependant, pour les entreprises où l'argument d'un investissement en capital humain futur est plus pertinent (notamment les entreprises de grande taille qui établissent des programmes de formation importants) les entreprises françaises forment beaucoup moins d'apprentis, ce qui correspond à l'hypothèse que leur voie principale de recrutement d'une main d'oeuvre qualifiée est différente à cause du processus d'auto-séléction des jeunes français avec une moindre capacité de travail qualifié vers l'apprentissage.