thesis

Comment la nature disparaît

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Abstract EN:

« Probably, the lonely fly dies, but these flies are the same as those of last year. Last year’s have died ? Perhaps, but nothing has disappeared. The flies remain, equal to themselves like the waves of the sea. A biologist separates this fly from the swarm, all it takes is a brushstroke. But he separates it for himself, he doesn’t separate it for the flies. To separate itself from the others, the ‘fly’ would need the monstruous force of the understanding : then it would name itself, do what the understanding usually works by language, which alone founds the separation of elements, and by founding it founds itself on it, within a world formed of separated and denominated entities. But in this game the human animal finds death : it finds precisely human death, the only one which frightens him, which chills, but which only frightens and chills the absorbed man in the conscience of his future disappearance, as separated, and irreplaceable being ; the only true death, which supposes the separation and, through the discourse which separates, the conscience of being separated. “ (Bataille). “As nature gradually began to disappear from human life as experience and as the (acting and feeling) subject, so do we see it grow in the poets’s world as idea and as object” (Schiller). – The disappearing nature.

Abstract FR:

« Sans doute, la mouche individuelle meurt, mais ces mouches-ci sont les mêmes que l’an dernier. Celles de l’an dernier seraient mortes ? Cela se peut, mais rien n’a disparu. Les mouches demeurent, égales à elles-mêmes comme le sont les vagues de la mer. Un biologiste sépare cette mouche-ci du tourbillon, un trait de pinceau y suffit. Mais il la sépare pour lui, il ne la sépare pas pour les mouches. Pour se séparer des autres, il faudrait à la « mouche » la force monstrueuse de l’entendement : alors elle se nommerait, faisant ce qu’opère généralement l’entendement par le langage, qui fonde seul la séparation des éléments, et la fondant se fonde sur elle, à l’intérieur d’un monde formé d’entités séparées et nommées. Mais dans ce jeu l’animal humain trouve la mort : il trouve précisément la mort humaine, la seule qui l’effraie, qui glace, mais n’effraie et ne glace que l’homme absorbé dans la conscience de sa disparition future, en tant qu’être séparé, et irremplaçable ; la seule véritable mort, qui suppose la séparation et, par le discours qui sépare, la conscience d’être séparé. » (Bataille). « A mesure que la nature commençait à disparaître de la vie humaine en tant qu’expérience et en tant que sujet (agissant et sentant), nous la voyons lever dans le monde des poètes en tant qu’idée et en tant qu’objet. » (Schiller). – Comment la nature disparaît.