L'imagination et le problème du sens
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Abstract EN:
This research investigates the phenomena’s meaning and its relation to imagination. Is imagination discovering the meaning of the phenomena? Does it participate at its constitution? If we admit that meaning (Sinn) is different from signification (Bedeutung), the sensitive genesis of meaning as sense is to explore, as well at the active level of consciousness as in its passive synthesis. Meaning is a phenomenological problem because the active level of its constitution (Konstitution) is always hiding the passive level of its evolution (Bildung). This is why a phenomenological épochè is necessary, in order to attempt the meaning as a living process which connects consciousness to the world. Imagination intervenes in this passage from a level of constitution to another, relaying the instituted senses to their phenomenological birth. This research claims that imagination doesn’t just open the empirical effectuations to their eidetic possibility: its main task is to root the transcendental life in the world. An investigation of the phenomenological essences and their specific time makes possible the analyses of the mediation by the “as if” mode of the imagination. Thanks to this imaginary way, the meaning of our life is not founded on splits and bounds, but on a coherent experience concretely made possible at any moment. Assuming the communication between different levels of its constitution, imagination preserves the problem of meaning and deepens it.
Abstract FR:
Comment le sens auquel la phénoménologie a rapporté l’exploration des phénomènes doit-il être compris ? Dans quelle mesure l’imagination participe-t-elle à son dévoilement et à sa constitution ? Partant de l’hypothèse que le sens (Sinn) de la phénoménalisation ne s’épuise pas au niveau des significations (Bedeutungen) instituées, cette recherche procède à une exploration de sa genèse sensible, telle qu’elle a lieu aussi bien au niveau de sa constitution active qu’à celui des synthèses de la passivité. Si le sens est le sujet d’un problème, c’est parce que, au cours de sa formation, un régime de constitution en cache un autre, ce qui rend nécessaire le passage par une épochè phénoménologique afin de l’atteindre dans son opérativité. L’imagination intervient dans ce passage, pour rapporter les sens constitués à leur engendrement au sein de la phénoménalisation. Notre thèse consiste à soutenir que le rôle de l’imagination ne se limite pas seulement à projeter les effectuations empiriques sur le fond de leur horizon de possibilité transcendantal : son rôle est surtout d’assurer l’ancrage de la vie transcendantale dans le monde. Une réflexion approfondie sur le statut des essences phénoménologiques et sur leur temporalisation fait ressortir cette médiation du mode « comme si » de l’imagination, grâce auquel la vie sensée n’est pas fondée sur des sauts et des ruptures, mais sur une expérience cohérente, dont la possibilité nous est donnée concrètement à tout moment. En nous permettant de faire communiquer des niveaux de constitution différents, l’imagination entretient le problème du sens et l’approfondit.