thesis

Intérêt, passions, utilité : l'anthropologie d'Helvétius et la philosophie française des Lumières

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Lille 3

Disciplines:

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Abstract FR:

Cette étude analyse la dimension anthropologique de la philosophie française des Lumières, en suivant le fil conducteur proposé par Helvétius : définir l'anthropologie comme le domaine des lois de l'intérêt, qui sont le fondement commun aux théories de la connaissance, de la morale et de la politique. L'intérêt est chez Helvétius le nom de ce qui, chez Condillac, présidait à la genèse des opérations mentales : un mouvement propre à l'homme ordonné par la recherche du plaisir et la fuite de la douleur. Les passions œuvrent alors au cœur de la genèse de l'esprit humain, et la théorie de la connaissance est enchâssée dans l'anthropologie, qui est proprement une doctrine de la nature des plaisirs humains et de leur histoire. La science de l'homme devient ainsi une logique de la sensation obéissant au principe selon lequel le moi (historiquement produit) recherche nécessairement son plaisir, indépendamment d'un calcul libre et rationnel de ses avantages. Cette science garantit enfin la possibilité d'une politique démocratique, promouvant l'utile propre à l'homme qu'est la société politique elle-même, via les institutions de la propriété, des lois de police et d'administration, et de l'éducation. L'anthropologie de l'intérêt des Lumières identifie ainsi sujet connaissant, sujet jouissant et sujet du droit. Elle diffère en cela des morales et des politiques de l'intérêt classiques ou actuelles