La fonction critique de la sensibilité chez Descartes et Kant
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our reflection is in keeping with the following debate: can we regard Descartes as a critical thinker? The neo-kantian reading of Descartes, opened by Paul Natorp at the end of last century, has been firmly rejected by Heidegger. For want of recognizing to sensitiveness the decisive position bestowed by Kant, Descartes must be considered, according to Heidegger, as a dogmatic thinker who asserts to know god, the soul, the corporeal nature by simple concepts. Now we are attempting to demonstrate 1) that even if we think the essence of criticism from the position assigned to the sensitive functions of knowledge, we are able to indicate about Descartes at least, the outline of certain "critical" thesis; 2) that the method theory and the doctrine of the creation of eternal truths allow us to regard Descartes as a critical thinker aware of the limits of the human reason. The stake is to prove that the dogmatic rationalism begins in fact with the successors of Descartes: Spinoza, Malebranche, Leibniz.
Abstract FR:
Notre réflexion s'inscrit dans de débat suivant : peut-on considérer Descartes comme un penseur critique? La lecture néo-kantienne de Descartes engagée par Paul Natorp à la fin du siècle dernier a été fermement rejetée par Heidegger. Faute d'avoir reconnu à la sensibilité la place décisive que Kant lui confère, Descartes doit être tenu, selon Heidegger, pour un penseur dogmatique prétendant connaitre dieu, l'âme, la nature corporelle par simples concepts. Or nous tachons de montrer 1) que même si l'on pense l'essence du criticisme à partir de la place assignée aux fonctions sensibles de connaissance, l'on peut déceler chez Descartes au moins l'esquisse de certaines thèses "critiques", 2) que la théorie de la méthode et la doctrine de la création des vérités éternelles autorisent à considérer Descartes comme un penseur critique, c'est-à-dire conscient des limites de la raison humaine. L'enjeu est d'établir que le rationalisme dogmatique débute en fait avec les héritiers du cartésianisme : Spinoza, Malebranche, Leibniz.