L'"être-sincère" : de l'émergence d'une métaphysique de la sincérité à sa réhabilitation
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This work propose to clarify the importance of sincerity in the metaphysical questioning. For this purpose, we tried to think about the evolution and the apparition of this concept, returning to the Greek period where it's impossible to discover it, because sincerity is related to the apparition of the concept of interiority. Although we can notice some variations in St Augustine's study of Genesis. Our principal question is to examine the concept of sincerity after Augustine, and to search its real metaphysical meaning otherwise the concept will still a common idea, of politeness, exterior to philosophical acceptions. So, sincerity is synonymous with veracity, in moral and ontological aspects. We must wait the period of St Bernard to discover the importance of the concept of will and get after the “being-sincere”, a concept related to the ontological side of sincerity. In St Bernard's work sincerity is intimately to the foundation of being and it's evolution appears in the concept of intention, purity and love. Heart is the real place of its presence and representation. So our main question is to follow sincerity in its apparition. First step with Montaigne, the man who will “depict himself”, and another with Pascal, the man who defines man parting from notion of heart. We could deduce, after these researches that the concept of sincerity is in relation with knowledge and being fundamentally. It's the passage to truth though and realised. That's why in XVIIth century the concept of sincerity appears with that of subject. After this, phenomenology will handle it perfectly but soon it will be forgotten, to be treated as a simple moral question. Rehabilitated the effort and the real run-up and surge of the concept of sincerity appears in its double relationship with the subject and with the world. The “being-sincere” is the first step of real self-knowledge.
Abstract FR:
Ce travail propose de mettre en lumière l'importance de la sincérité à travers un questionnement métaphysique. Pour ce faire, nous avons décidé de réfléchir sur l'émergence et l'apparition de l'acception du terme. On aura vite vu de constater que le terme n'apparaît pas chez les grecs, car une pensée sur la sincérité est constitutive de l'apparition de l'intériorité. Dès lors, on en trouvera la trace à partir de la Genèse et chez saint Augustin, auteur des Confessions. Toutefois, la question qui se pose alors, est de savoir si la sincérité – telle que l'exprime l'évêque d'Hippone – regroupe un sens métaphysique ou si elle demeure dans le registre superficiel qu'est celui de la politesse. Force est de constater que saint Augustin conçoit la sincérité comme synonyme de véracité, sous l'angle moral et sous celui de la vérité. Il faudra donc attendre saint Bernard et l'importance que ce dernier va accorder à la volonté pour qu'apparaisse l'être-sincére, qui n'est autre que la conceptualisation de la sincérité dans l'être. Rapidement et à travers l'œuvre bernardine, on s'apercevra que l'être-sincére est au fondement de l'être et qu'il se réalise à travers l'intention, la pureté, l'amour. Le cœur en devient la plus flagrante représentation. Une fois que nous avons pu poser la réalité de l'être-sincére et que nous en avons établi les fondements, il fallait passer à sa réalisation ou plus précisément, à son effectivité. Comment se révèle l'être-sincére ? Pour ce faire, nous avons éprouvé l'être-sincère dans la pensée de Montaigne, celui-là même qui " cherche à se peindre " et dans la pensée de Pascal, celui-là même qui définit l'homme d'après son cœur. De la sorte, nous avons pu en conclure, que l'être-sincére était constitutif à tout être et qu'il s'avérait nécessaire dans toute démarche de connaissance. Il est le passage qui conduit à la vérité ; il est ce qui rend la vérité possible. A partir du XVII° siècle, la pensée sur la sincérité se développera en même temps que celle du sujet. Elle atteindra son paroxysme avec les phénoménologues. Mais, elle ne fut pas reconnue dans sa pleine importance et aussitôt oubliée, reléguée à une simple valeur morale. De fait, réhabilité l'élan et l'effort de sincérité, devient primordial, tant dans le rapport à soi, qu'en ce qui concerne le rapport au monde. L'être-sincére est le premier pas de la connaissance de soi.