thesis

Le cerveau chez Auguste Comte : de la biologie à la morale : la physiologie cérébrale, philosophie des sciences et physique sociale

Defense date:

Jan. 1, 2000

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Institution:

Lille 3

Disciplines:

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Abstract FR:

Notre thèse entreprend d'étudier la fonction et la signification d'une science du cerveau dans la philosophie d'Auguste Comte. Il y a deux enjeux dans l'introduction de la physiologie cérébrale. Le premier est relatif à la construction de la philosophie positive proprement dite (exposée dans le Cours de philosophie positive). Il consiste à intégrer dans la biologie une "physiologie phrénologique", largement conçue d'après les principes scientifiques de Gall. En montrant que la méthode positive peut aborder les phénomènes intellectuels et moraux, cette intégration permet, au même titre que la création de la sociologie, d'assurer la complétude de la philosophie positive. Mais l'enjeu est aussi polémique : en soumettant les phéomènes intellectuels à la méthode positive Comte fait cesser l'antique privilège, reconduit depuis Descartes, qui soustrayait ces phénomènes à l'investigation scientifique et en faisait le domaine propre de la métaphysique. La création de la physiologie cérébrale s'avère une opération dirigée contre toutes les philosophies, psychologiques ou idéologiques, qui plaçaient la connaissance des phénomènes intellectuels et moraux à la base de leur système. Le second enjeu est moral. Le "tableau cérébral", à partir duquel il n'est pas exagéré de dire que se déploie toute la seconde philosophie de Comte (constituéé surtout par le Système de philosophie positive), présente de façon systématique les catégories qui définissent la nature morale de l'homme. Le tableau cérébral fournit non seulement les bases de la science morale, mais aussi celles de la religion en fixant les modalités de l'unité individuelle et collective. L'étude du cerveau permet donc d'affirmer que la seconde philosophie est tout autant morale que religieuse, ou plutôt que la théorisation morale, telle qu'elle est définie par la théorie cérébrale, est la condition de l'établissement de la religion positive