L'Harmonie universelle : les avatars de Pu'an Zhou, pièce de musique bouddhique chinoise
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In buddhist texts aswell as in music we find both pu'an zhou and shitan zhang as titles. There are many variances in court, professionnal and popular ensembles, in qin and pipa repertory. Zhou is a spell and was introduced by buddhism. Shitan is the sanskrit syllabary, which was reconfigured by pu'an, a twelfth century buddhist monk. The use of spell together with the analysis of a language through voyels and consunants were stranger to china and so led to a lack of meaning. Around 1800, chinese musicians tried to reintroduce meaning to this piece through a descriptive program. All musical versions but one are related by the use of characteristic melodicorythmic cells which are varied by operations which make them unidentifiables. Some important concepts of chinese music appear here to be unuseful. The relationship between music and practice is therefore reevaluated through the concept of mutation.
Abstract FR:
Nous retrouvons la coexistence des deux titres pu'an zhou et shitan zhang tant dans un contexte purement bouddhique que dans les recueils musicaux. Il en existe de nombreuses variantes dans les repertoires de cour, de cithare qin, de luth pipa, dans les repertoires d'ensembles professionnels et populaires comme dans les musiques de temple. Le zhou est une incantation; l'usage de ce type d'incantation a ete introduit en chine par le bouddhisme. Pu'an est un moins ch'an du douzieme siecle. Shitan est la transcription de siddham, le syllabaire sanskrit, qui fut vraisembla blement refondu par pu'an d'une maniere unique dans la litterature chinoise. Nous retrouvons dans toutes les versions musicales etudiees -sauf une- des motifs melodico-rythmiques cara- cteristiques qui subissent des procedes de variations qui ont pour resultat de rendre ces versions meconnaissables. Ces provedes sont particuliers a chaque genre et varient suivant le lieu et l'epoque. Ils peuvent etre opposes aux procedes occidentaux de l'orchestration et de l'arrangement. Certains concepts importants dans la theorie mu- sicale chinoise sont ici inadequats et amenent a reevaluer l'importance des pratiques dans l'elaboration musicale autour de la notion de mutation et au detriment du respect des systemes officiels. Tant l'usage de l'incantation a des fins meditatives que l'analyse d'ne langue en phonemes decomposables en voyelles et consonnes sont etran- gers a la chine; on les retrouve pourtant dans notre texte, qui se trouve ainsi dou- blement depourvu de sens. Les musiciens chinois ont vers 1800 meconnu la valeur esthe- tique d'un tel texte et ont eprouve le besoin d'ajouter un caractere descriptif.