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L'Absolution du singulier : l'adresse mutuelle des singuliers depuis la mort de Dieu, à partir de Hegel, Kierkegaard et Marx

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Jan. 1, 2003

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Abstract EN:

The present work aims at assessing the impact of the "Death of God" on the single being as far as it is related to the issue of law, absolute and community. The "Death of God" here implies that the last relation between the single being and transcendency is a state of release and abandonment. This "absolution of the singular" means that this last faces the risk of freedom and of its own "absolutism" towards himself. This leads to three questions. Considering that the single being is no longer subject to the rule he created for himself, what about the responsibility which allows the singular to justify his own existence, without denying himself ? Considering that the singular being is no longer subjected to an absolute sovereignty which predetermines his right to live, what is the meaning of history as the last stage where the finitude of man is both accomplished and undetermined ? Considering that the singular is no longer a part of a whole, how is it possible to think the community as a quite unpredictable way of being-together ? Confronting these questions with Hegel, Kierkegaard and Marx works, considered as a climax and a crisis of the philosophical approach of the singular, enable to understand the basis of this whole problematic and to confirm three working hypothesis : 1) being singular is being caught in a relation of mutual exposure ; 2) the singular, as mortal and historical being, is always on the edge of disappearance in the otherness ; 3) nevertheless, singular and absolute are linked together by this knowl-edge or ab-solution, which differentiates them one from another.

Abstract FR:

Ce travail s'efforce de penser la manière dont se pose aujourd'hui la question de l'être singulier dans son rapport à la loi, à l'absolu et à la communauté. On fait l'hypothèse que cette question à la fois provient de la "mort de Dieu" et la révèle comme situation de déliaison entre le singulier et toute instance fondatrice transcendante. Cette déliaison signifie aussi bien une libération et un abandon, si bien que cet envoi du singulier le confronte avec le risque d'une "absolutisation" de sa liberté, nouvelle servitude inhérente au rapport à soi-même. Se dégagent alors trois axes de recherche. Si l'être singulier n'est plus le sujet autonome compris comme l'incarnation d'une loi, y a-t-il encore une responsabilité par laquelle il puisse répondre de son existence, sans se sacrifier ou s'absolutiser ? Si l'être singulier n'est plus le sujet soumis à un absolu compris comme souveraineté totale, comment penser l'historicité de sa finitude à la fois accomplie et ouverte sur une incomplétude originaire dans le rapport à sa mort ? Si l'être singulier n'est plus le membre d'une communauté, dans cette perte des appartenances et des représentations, y a-t-il encore une configuration, elle-même à chaque fois singulière, inédite et imprévisible, où les êtres singuliers sont ensemble ? La confrontation de ces questions avec les œuvres de Hegel, de Kierkegaard et de Marx, conçues comme un moment d'apogée et de crise de la pensée de l'être singulier, permet de révéler les fondations de cette problématique. Cette confrontation permettra également de vérifier la corrélation entre trois thèses : 1) le singulier a lieu comme relations aux autres, comme exposition et partage de soi ; 2) si bien que le singulier est toujours sur le point de disparaître dans la non-coi͏̈ncidence à soi, comprise comme altération, mortalité et historicité ; 3) mais cependant singulier et absolu sont dans une relation de "co-naissance" où l'un n'est pas sans l'autre.