La faute tragique et la morale augustinienne
Institution:
Paris 10Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The aim of the present thesis is to reconsider the notion of “tragic error” from a philosophical perspective and with special reference to the thought of Augustine. Our starting-point has been the differences between the ways in which, on the one hand the classical Greek tragedians, and on the other the critics and dramatists of seventeenth and eighteenth centuries problematized human action. While Greek tragedy was based on what we have called an “objective” notion of error (focusing mainly on the objective changes that a given action creates in the universe), the Renaissance and post-Renaissance mentality adopted a “subject-centered” standpoint and a “subjective” notion of error (laying emphasis on the conditions and qualities of the agent of an act). Augustine is the main figure of our project, since his work sheds light on the shift from an “objective” conception of error to a “subjective” one. On the basis of this idea, we presented the two major dimensions of Augustine’s ethical theory: On the one hand, we focused on the “subjective” aspects of Augustine’s theory of sin, in order to see how he defines sin on an individual basis; and on the other hand, we studied the “objective” aspects of his theory, in order to see how Augustine relates the experience of error to an “objective” condition of fallibility. We have argued that these two aspects of Augustine’s thought lie at the basis of Renaissance tragedy and that, in this sense, tragic poets like Racine and Shakespeare are post-Augustinian.
Abstract FR:
Le but du présent travail est de reconsidérer la notion de “faute tragique” à partir d’une perspective philosophique appuyée sur la pensée d’Augustin. Notre point de départ a été l’étude des dissemblances principales dans les manières dont, d’une part les tragédiens grecs, et d’autre part les critiques littéraires et poètes des 16ème et 17ème siècles, ont problématisé l’action humaine. Dans la tragédie grecque, où une notion « objective » de la faute était centrale, l’accent était mis sur les changements observables que les actions causent. En revanche, pendant les 16ème et 17ème siècles, une conception plutôt « subjectiviste » de la faute a été appréciée, de sorte que les conditions et les qualités de l’agent d’une action sont devenues centrales. Augustin est la figure principale de notre projet, car son œuvre nous permet de comprendre le passage d’une notion objective de la faute à une notion subjective. A partir de cette idée, il s’est agi pour nous de présenter la pensée augustinienne sous ses deux dimensions principales : D’une part, nous nous sommes concentrés sur les aspects « subjectifs » de la théorie Augustinienne du péché, afin de voir comment le père d’Hippone a défini le péché en termes individuels. D’autre part, nous avons étudié les aspects « objectifs » de la théorie Augustinienne, pour voir comment l’expérience de la faute y est décrite, avec référence à une condition « objective » de faillibilité. Nous avons suggéré que ces deux aspects de la pensée Augustinienne constituent la base de la tragédie pendant et après la Renaissance.