Pour une topologie du savoir : en marge de l'oeuvre de Jacques Maritain
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Abstract EN:
The discourse of certain scientists who appropriate areas until now reserved to philosophy, the sharper awareness of the limits of science and the existence of a certain relativism lead the philosopher to reconsider the problem of the distinction, order and heirarchy of knowledge. At the beginning of the century, the thomistic philosopher Jacques Maritain (1882-1973) attempted to respond to this problem in his work : the degrees of knowledge (1932). The author orders knowledge according to three degrees of abstraction and according to the way by which each defines the reality it considers. Philosophical sciences define by the essence, modem science not being able to reach this level is content to define by measurement. Having first exposed Maritain's doctrine, we then sought to critique it. In fact, it seems necessary to us today to give to the distinction between science and philosophy a priority on the criteria of the degrees of abstraction, so much the link between the intelligence and reality differs in the two types of knowledge. Moreover, after the analysis on book z of aristotle's metaphysics, the criteria on the manner of defining appears to be insufficient in so far as philosophy seeks to obtain, beyond the essence, the radical source of the intelligibility of reality, to know principles and proper causes. This critique has led us, in the second part of the thesis to establish an organization of knowledge in first distinguishing the way in which each knowledge confronts reality and then in structuring philosophy on proper principles. This organization is founded on the distinction between quantity and quality and on the discovery of metaphysical principles - the substance and the being in act. These distinctions leave room for a certain unity because all knowledge is founded on that which exists. Finally by this work, we have wanted to show the place and importance of the philosophical perspective : a poorer perspective but more directly oriented towards the human person, what he is, his destiny ; a perspective that focuses upon that which determines reality ; a perspective that ultimately becomes wisdom.
Abstract FR:
Le discours de certains scientifiques qui s'approprient des domaines jusque-là réservés à la philosophie, la conscience plus nette des limites de la science, enfin l'existence d'un certain relativisme amènent le philosophe à se reposer aujourd'hui le problème de la distinction, de l'ordre et de la hiérarchie des savoirs. Dès le début de ce siècle, Jacques Maritain (1882-1973), philosophe thomiste, a tenté de répondre à ce problème dans un ouvrage paru en 1932, les degrés du savoir. L'auteur y ordonne les savoirs selon trois degrés d'abstraction et selon le mode de définir de chaque savoir. Les sciences de l'explication définissent par l'essence, les sciences du fait n'atteignant pas celles-ci se contentent de définir par des mesures. Ayant exposé la doctrine de Maritain, nous l'avons soumise à une critique. En effet, il nous a semblé nécessaire de donner aujourd'hui à la distinction entre la science et la philosophie une priorité sur le critère des degrés d'abstraction, tant le rapport entre l'intelligence et le réel diffère dans les deux savoirs. En outre, au terme d'une analyse du livre Z de la métaphysique d’Aristote, le critère du mode de définir a paru insuffisant pour la philosophie dans la mesure où celle-ci cherche à atteindre, au-delà de l'essence, la source radicale de l'intelligibilité du réel, savoir les principes et les causes propres. Cette critique nous a conduit, dans une seconde partie, à établir une organisation du savoir en distinguant premièrement la manière dont chaque savoir aborde le réel, ensuite en structurant la philosophie sur les principes propres. Cette organisation se fonde notamment sur la distinction entre quantité et qualité, sur la découverte des principes métaphysiques - la substance et l'être-en-acte. Ces distinctions laissent place à une certaine unité car toute connaissance se réfère à ce qui est. Finalement par ce travail, nous avons voulu montrer la place et l'importance du regard philosophique : regard plus pauvre, mais plus directement oriente vers la personne humaine, ce qu'elle est, sa destinée ; regard qui s'attache à ce qui détermine le réel ; regard qui ultimement devient sagesse.