À propos des premières œuvres (1953-69) de I. Xenakis : pour une approche historique de l'émergence du phénomène de son
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In the recent music, composing with sounds became the synthesis of the sound. To explain this evolution of music, we study the emergence of sound - which has no affinities with timbre - in contemporary music (1950-60) and more precisely, in the first works of Xenakis. We begin with the fact that the traditional categories of tone, rhythm, language and form are replaced by the categories of "techno-music": pitch, duration, system and structure. But these substitutions, which explain the difficulty of contemporary music, should not hide the fundamental fact: the dissolution of material and form: there are no more solid, recognizable elements; it seems that the musical work was composed of sonic powder. Now, in the end, sonic powder condenses. The result is a totality entirely constructed. This totality can be named sound but, to avoid confusion with sound as a physical phenomenon, we speak of sonority. However, because he still needs to express himself (sound is synonym of the death of language), Xenakis introduces gesture, which indicates an authoritarian attempt: in the absence of communication, music will pretend that there is communion.
Abstract FR:
Dans la musique récente, la composition avec des sons est devenue synthèse du son. Pour expliquer cette évolution de la musique, nous étudions l'émergence du son - qui n'a aucune affinité avec le timbre - dans la musique contemporaine (1950-60) et plus particulièrement dans les premières œuvres de Xenakis. Nous constatons d'abord qu'aux notions traditionnelles de ton, de rythme, de langage et de forme se sont substituées les catégories de la "techno-musique", respectivement la hauteur, la durée, le système et la structure. Mais ces substitutions, qui expliquent la difficulté de la musique contemporaine, ne doivent pas occulter l'essentiel : la dissolution du matériau et des formes : il n'y a plus d'entités solides, reconnaissables; l'œuvre apparait comme constituée d'une poussière sonore. Or, la poussière sonore finit par se condenser. Il en résulte une totalité intégralement construite. Cette totalité peut être nommée son, mais pour éviter la confusion avec le son en tant que phénomène physique, nous parlerons de sonorité. Cependant, parce qu'il a encore besoin de s'exprimer (le son est synonyme de liquidation du langage), Xenakis introduit le geste, qui indique une tentative autoritaire : en l'absence de toute communication, on prétendra qu'il y a communion.