thesis

Philosophie et médecine : le discours sur la maladie au cours de la seconde moitié du dix-huitème siècle : esquisse d'une anthropologie médicale

Defense date:

Jan. 1, 2004

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

In the Encyclopaedia, the entry under medicine takes a new approach in the definition of the different medical disciplines. The content of these new definitions is epistemological, social, moral and political. The study of the disease and the medical practices are two main themes. Study of semiological and nosological traditions, just as much as progress in anatomy and in pathological anatomy, leads to constantly renew the survey of the diseased subject. Medical thought evolves between an epidemical lecture of illness, originating from Antiquity, and a process of individuation : detect each kind of disease, each kind of population, each kind of individual prone to catch them. However, the bases of a real aetiology are not met as shown with the example of fevers. Reviewing medical practices is before all reviewing a conflict : exposing the empirics, medicine still remains subject to empiricism and this cannot be overcome. Experiment remains ambivalent, thus playing an essential part in constructing an identity of medicine, i. E. The clinical approach, but also in developing new practices such as inoculation. Last but not least, the same period in time sees the appearance of a social medicine, a medicine of regeneration mostly expressed with the development of hygiene. Between Hippocratic restraint, moral supremacy and social institution : hygiene alone could be considered a reflection of the historical and epistemological situation of medicine in this century. During the second half of the 18th century medical philosophy reconstructs the concepts of causality, limitation and relationship as applied in other sciences, expressing an espistemological approach applied to mankind

Abstract FR:

Les divisions de l'article MEDECINE dans l'Encyclopédie sont l'occasion d'une redéfinition des différentes disciplines médicales. La portée de ces nouvelles déterminations est épistémologique, sociale, morale et politique. Les lectures de la maladie et les pratiques médicales constituent les deux thématiques principales. L'analyse des traditions sémiologiques, nosologiques, mais aussi des développements de l'anatomie et de l'anatomo-pathologie, conduit à dresser une carte sans cesse renouvelée du corps malade. La pensée médicale évolue entre une conception épidémique de la maladie, héritée de l'Antiquité et un travail d'individualisation : repérer chaque sorte de maladie, quelles populations, quels individus sont susceptibles de les contracter. Pourtant, les conditions d'une réelle étiologie ne sont pas réunies, ce que montre l'exemple des fièvres. Rendre compte des pratiques médicales, c'est rendre compte d'un conflit : dénonçant les empiriques, la médecine reste elle-même suspendue à un empirisme qu'elle ne peut réellement dépasser. Expérience reste un terme ambivalent, jouant un rôle essentiel dans la constitution d'une identité de la médecine, avec l'exemple de la clinique, mais aussi celui du développement de nouvelles pratiques, comme l'inoculation. Enfin, cette même période voit l'émergence d'une médecine sociale, médecine de la régénération, qui s'exprime à travers le thème de l'hygiène. Entre prudence hippocratique, gouvernance morale et institution sociale : l'hygiène réfléchirait presque à elle seule, la situation historique et épistémologique de la médecine de ce siècle. La philosophie médicale de cette deuxième moitié du dix-huitième siècle réélabore les concepts de causalité, de limite de rapport, mis en oeuvre dans d'autres sciences, exprimant une démarche épistémologique appliquée à l'homme.