Pour une poétique du madrigal tardif : à travers les cinq livres de madrigaux à cinq voix de Luca Marenzio (1580-1599)
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The madrigal no longer delivers us as spontaneously its keys as it made it to the man of the Renaissance. The poetical world that it puts in scene is no longer familiar to us and each of its musical constituents needs to be replaced in context and redefined. In the first part, "about the pre-eminence of the verbal model", we have first studied the place of the text, according to poetical art treaties (chap. I), then according to musical theory ones (chap. II). We have then analyzed poetries illustrated by Marenzio, taking into account poets (chap. III), and forms (chap. IV), which has allowed us to understand the position of the madrigalist facing the poetical material. In the second part," about the expressive utilization of musical ways", we have analyzed the totality of musical ways implemented to illustrate this material: the modes (chap. V), the consonances and dissonances (chap. VI), the diatonic, chromatic and enharmonic genders (chap. VII), the counterpoint (chap. VIII), and the rhythm (chap. IX). The third part, "about the eloquence of rhetorical ways", has studied interdependences between text and music, by showing rhetorical bonds that unite them closely to the profit of an illustration always more elaborate of the affetti. The importance of the rhetoric in the humanistic musical thought has first of all been shown in chapter X "rhetoric and music in the XVIth century" while elements of the musical rhetoric such as they were employed in the polyphonic repertory of the renaissance and theorized a posteriori by Burmeister in its Musica poetica (1606) have been presented in chapter XI. Chapter XII has studied the adaptation of these elements to the madrigal gender, through the work of Marenzio. In conclusion, we have attempted to replace the late madrigal within the esthetics of the end of the XVIth century, based on the Aristotelian concept of mimesis and on definitions of the beautiful, the pleasure, and the artifice that it induces.
Abstract FR:
Le madrigal ne nous livre plus aussi spontanément ses clés qu'il le faisait à l'homme de la Renaissance. Le monde poétique qu'il met en scène ne nous est plus familier et chacun de ses constituants musicaux a besoin d'être replacé en contexte et redéfini. Dans la Ière partie, "de la prééminence du modèle verbal", nous avons d'abord étudié la place du texte, d'après les traités d'art poétique (chap. I), puis d'après ceux de théorie musicale (chap. Ii). Nous avons ensuite analysé les poésies illustrées par Marenzio, en considérant les poètes (chap. III), et les formes (chap. IV), ce qui nous a permis de comprendre la position du madrigaliste face au matériau poétique. Dans la IIe partie, "de l'utilisation expressive des moyens musicaux", nous avons analysé l'ensemble des moyens musicaux mis en œuvre pour illustrer ce matériau : les modes (chap. V), les consonances et les dissonances (chap. VI), les genres diatonique, chromatique et enharmonique (chap. VII), le contrepoint (chap. VIII), et le rythme (chap. IX). La IIIe partie, "de l'éloquence des moyens rhétoriques", a étudié les interdépendances entre texte et musique, en montrant les liens rhétoriques qui les unissent étroitement au profit d'une illustration toujours plus poussée des affetti. L'importance de la rhétorique dans la pensée musicale humaniste a tout d'abord été montrée dans le chapitre X "rhétorique et musique au XVIe siècle" alors que les éléments de la rhétorique musicale tels qu'ils furent employés dans le répertoire polyphonique renaissant et théorisés a posteriori par Burmeister dans sa Musica poetica (1606) ont été présentés dans le chapitre XI. Le chapitre XII a étudié l'adaptation de ces éléments au genre madrigalesque, à travers l'œuvre de Marenzio. En conclusion, nous avons tenté de replacer le madrigal tardif au sein de l'esthétique de la fin du XVIe siècle, fondée sur le concept aristotélicien de mimesis et sur les définitions du beau, du plaisir, et de l'artifice qu'il induit.