De la répétition comme objet de fascination dans la musique
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The objet of this these is to describ the connection pre-existent with the two types of repetition which, in a needful relation, create the sonor time: the repetition of existence and the repetition of sounds. If repetition is a natural state of music it is the relation between being and time by the sound, it is conduction. Then we describ the process of induction which, like pur speculation, is the technical means than a composer utilize to improve the principe of identity and difference which is in all the kind of repetition. In short we assert that, through the eternal begining (the first repetition) outcome in all repetition, the sonor structure of ego, recombine itself in a continual time in a dedoublement (the second repetition) to circonscribe, according to the winding of identy, the principe of pulsions in the case the mouvement of sounds is seduction, it is fascination.
Abstract FR:
La notion de « répétition » peut être appréhendée comme un jeu de miroir mnémonique. Comment fonctionne-t-il dans le biotope de la perception ? La répétition est systémique, elle structure la mémoire en musique, autant à l’écrit, lorsque composée, qu’à l’oral lorsque jouée et écoutée. Au-delà de la rhétorique musicologique du thème et de la variation, la répétition peut conduire à la fascination (dans la transe par exemple), un état de sidération à peine conscient mais qui séduit comme l’attirance dans le principe de plaisir. En théorie, la répétition entretient la mémoire au sein de la durée par sa dynamique temporelle. L’écoute musicale est déterminée par trois modes de représentation dans le prisme de l’audition – son-perception, son-action et son-affection. Il s’agit de considérer la musique comme un neurotransmetteur intégré au cycle « percevoir, agir et réagir » – et, à partir de trois modes de répétition – temporel, spéculatif et pulsionnel -, d’étudier le principe de répétition dans ces systèmes. A travers le cycle « mémorisation/dé-mémémorisation/re-mémorisation », la répétition est, sinon un objet de fascination, un tropisme de la mémoire en musique. Ce travail prend notamment appui sur le mythe du retour thématique dans la littérature musicale classique et sa projection dans le climax. C’est donc une réflexion philosophique sur la gestion du temps composé et la répétition qui se pense à travers l’être qui perçoit, sur la perception des sons, leur identité et le fonctionnement des langages qui en font usage. Si la répétition, prise comme agent mnémotechnique spontané, entrainement psychomoteur plutôt que moteur de la conscience, est ce qui relie l'être au temps par le son, elle est « conduction », et on peut en étudier le principe. Le procédé d'induction lui, en tant qu’émanant du jugement par une « écoute spéculative », est le moyen technique utilisé par le musicien (tous) pour developper la rhétorique de la variation traitée ici comme celle de « l'identite et de la difference », et qui fait référence au sens ontologique dans la répétition. Au-delà même de l'éternel recommencement (la répétition originelle) mère de toute répétition, la « structure moïque » sonore – le « moi sonore » empruntée à la psychanalyse - relève par induction de pulsions entretenues ou non – frissons, tension, détente, transe, catharsis. En théorie et selon une axialisation de la mémoire (« principe de mémorisation ») en « unités répétitives symétriques » - rythme mélodie harmonie - et en « unités répétitives asymétriques » - timbre intensité durée, le son est plus qu’une simple vibration précisément parce qu’il se répète mécaniquement en acoustique et cognitivement et émotionnellement dans la musique. Cette forme de répétition, prénommée « mode de séduction » puisqu’il conduit vers un état d’emprise ou au contraire d’expurgation de soi, est le dernier stade avant la « sédimentation de l’affect » comme représentation de l’éternel retour. L’hypothèse d’une répétition qui structure et une non-répétition qui déconstruit est une question d’esthétique musicale. En musique, attente et reconnaissance du thème/sujet/objet culminent comme simple fait de soi. La rhétorique tonale est soumise à la répétition au-delà même du principe acoustique de base identifié et théorisé. La volonté de dissocier le principe de plaisir dans la musique avec l’atonalisme a certes ouvert la brèche et libéré le son de la note. Cela a surtout permis de remettre en question l’écriture de la musique en général et d’étendre la recherche sur le sonore en particulier. C’est donc aussi un geste libérateur vis-à-vis de la dimension traumatique d’un éternel retour et la soumission au plaisir qu’il sous-entend. Le principe de domination dans le plaisir musical a produit son corollaire négatif avec la dissonance et provoqué l’implosion d’un système qui pour autant n’a pas tout à fait renier avec le principe de répétition dans la série. La non-répétition fait figure de dé-subjectivation pour refouler l’affect hors du champ de l’expression par un choc sensoriel tout autant que métaphysique. En musique il ne faut pas revenir pour ne pas ressentir.