thesis

Vers "Hilaritas" : étude sur l'union de l'âme et du corps, les passions et leurs classification, et la maîtrise des passions chez Descartes et Spinoza

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Abstract EN:

The study aims to explain the role of external causes in Descartes and Spinoza’s accounts of the mastery of the passions. It consists in three parts: the mind-body union, the passions and their classification, and the mastery of the passions. In the first part I argue that Descartes’ conception of the mind-body union consists in two elements: mind-body interaction and the experience of being one with the body. Spinoza rejects the first element because there cannot be psychophysical laws. He accepts the second element, but goes beyond Descartes, arguing that the mind and body are identical. In the second part I discuss the classifications of the passions in the Passions of the Soul and the Ethics and compare them with the one Spinoza presents in the Short Treatise. Furthermore, I explain that hilaritas is an affect that expresses bodily equilibrium and makes it possible for the mind to be able think in a great many ways. In the last part, I argue that in Descartes the external conditions do not have a significant role in the mastery of the passions. For Spinoza, however, they are necessary. Hilaritas requires a diversity of external causes to occur. Ovid’s Medea has a special importance for Spinoza. An external body may have exceptional qualities whose power surpasses our own power. Medea experiences such a powerful affect when she encounters the famous captain of Argonauts, the handsome and courageous Jason. She loses her equilibrium and cannot follow what her reason tells. The aim of this study is to argue that suitable external causes and bodily equilibrium are necessary for the life according to reason and our individual essence and for our salvation.

Abstract FR:

Dans EIV17S, Spinoza fait allusion aux mots célèbres de la Médée d’Ovide : “je vois le meilleur et je l’approuve, je fais le pire”. Il indique ainsi que la raison n’a pas de pouvoir absolu. Contrairement à Descartes, Spinoza pense que l’homme n’est pas, comme il dit dans la préface de la troisième partie de l’Éthique, un empire dans un empire, mais qu’il suit les lois de la nature comme toutes les autres choses. Le but de ce travail est de démontrer le rôle nécessaire des causes externes dans sa maîtrise des passions. A cet égard, un affect important est l´hilaritas, une joie exceptionnelle où toutes les parties du corps humain sont également affectées. C’est un affect décisif parce qu’il nous fait sentir notre essence. En outre, grâce à celui-ci, l’âme étant une idée du corps, il lui permet de penser aux choses multiples simultanément, une simultanéité qui est nécessaire à l’usage de la raison. L´hilaritas est un affect passif qui a besoin de beaucoup de causes externes agréables afin de faire apparaître ce qui nous montre l’importance des conditions externes et des plaisirs sensuels pour la vie rationnelle. En étudiant le livre VII des Métamorphoses, nous voyons comment un corps extraordinaire peut être une cause d’un affect qui devient obsessionnel et nuisible pour nous. Médée éprouve un tel affect qui lui fait perdre l’équilibre de son corps à cause du fameux capitaine des Argonautes, le courageux et beau Jason. Par l’exemple de la Médée nous comprenons que l’équilibre du corps et des causes externes favorables sont nécessaires pour la vie selon la raison et l’essence et pour notre salut selon Spinoza.