thesis

La fabrique de l'homme mourant

Defense date:

Jan. 1, 2002

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Abstract EN:

The new made dying man leads to a new death staging which can be expressed by an euthanasia request, but which means in fact, a revolt against a technicoscientifical medecine. This medecine invented in utopias in the XVIth century wants to realise the myth of immortality, transforming utopia into ideology and totalitarism. We dream of a perferct health, a long life without pain, the new biomedecine pretends to do it. But man have to pay, he becomes a biopatient living in a body he does not recognize. Politics use biomedecine to make up their mind, and justice tries to fight against it to preserve patient’s rights. Dying man is not heard by anybody, he is informed, he must consent, he is an economical man who must suscribe policies. But time is too short for him to live anymore, man has to be alive or dead, there is no time for dying. He is hopeless now and in the future, even in heaven. How can he manage his death as long as he does not know what means to live ? All he knows is that nobody has de right to decide for him of his death conditions

Abstract FR:

Le discours tenu sur l’euthanasie occulte le vrai débat : l’homme lutte contre une médecine savante technicienne, utopie technoscientifique, qui lui fait perdre son être-au-monde et qui s’est emparée des conditions de sa mort. C’est cette même médecine, pressentie par les utopies dès le XVIè siècle, qui se propose de réaliser le mythe d’immortalité, faisant par là-même choir l’utopie dans l’idéologie et dans le totalitarisme. Nous rêvons d’une santé parfaite, d’une vie longue et sans souffrance : la technomédecine peut nous les procurer. Mais il y a un prix à payer, l’homme est désinvesti de son corps, il devient un biomalade aux mains d’une biomédecine. Les politiques sont eux aussi au service de la biomédecine par le jeu des experts et il ne reste plus que les efforts des structures juridiques pour redonner à l’homme malade sa dimension de personne de droit. Comment l’homme mourant pourra-t-il se faire entendre si sa parole se perd dans le brouhaha d’une technique réanimatoire triomphante, s’il n’est plus qu’un homme utile aux yeux des intérêts économiques, s’il découvre, mais trop tard, qu’il ne sait plus ce que veut dire le temps de vivre, s’il n’a plus d’espérance en un futur meilleur, fût-il au-delà ? Il ne lui reste plus qu’à essayer de mettre en scène sa mort, refusant aux autres le droit de le faire à sa place, seule façon pour lui de pouvoir encore se mourir