Communauté et altérité dans l'œuvre d'Emmanuel Lévinas : le tiers, la loi, la justice
Institution:
Paris 4Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our thesis aims at researching the sense of the relation between community and otherness as it stems from Emmanuel Lévinas philosophical works. This relation is build up on the problem and the figure of the Third. This figure articulates the relation between synchronic and diachronic time, the visible and the invisible, law and justice. Through this analysis we intend figure out a principle of a common measure which does not imply a form of alienation of the Other. The thesis aims at showing that : there could be no principle of a common and exterior measure, nor a human bond, neither a principle of social integration, without the formalization of a concept of temporality that brings together the diachronic time of the Other and the synchronic time of the Third. For this reason we also intend to show both that the philosophical problem of the Third establish the same a priori of the Other does and that dia-synchronic time of the Third renovates the idea of rationality. To this end we must reconsider the relation between temporality and intelligibility starting from a radical critique of the traditional formalization of time. Finally, we intend to argue that the renewed conception of the relations between law and justice, responsibility and freedom, can cooperate to define a human bond and a principle of political and social integration, which could be capable of facing the ethical questioning they have been both submitted to by Emmanuel Lévinas philosophy.
Abstract FR:
Cette étude vise à rechercher le sens de la relation entre communauté et altérité dans l'œuvre de Emmanuel Lévinas. Relation qui se construit autour de la question et de la figure du tiers. Dans la figure du tiers s'articule le rapport problématique entre synchronie et diachronie, entre le visible et l'invisible, entre la loi et la justice. Par cette analyse nous entendons envisager un principe de mesure commune qui ne traduit pas une forme d'altération de l'autre. La thèse principale de cette recherche consiste à dire qu'il ne peut y avoir un principe de mesure commune et extérieure, un lien humain, un principe d'intégration de la communauté faute de la formalisation d'une conception de la temporalité qui met en communication la diachronie de l'autre avec la synchronie du tiers. Nous entendons pour cela montrer que la question du tiers établit un a priori égal à celui de l'autre, que la diasynchronie du tiers renouvelle l'idée même de la rationalité. A cette fin il faut repenser la relation entre la temporalité et l'intelligibilité à partir de la question de la déformalisation du temps. Nous envisageons enfin arguer que la conception renouvelée de la relation entre justice et loi, entre responsabilité et liberté coopère à la définition de notions à travers lesquelles peuvent se développer un véritable lien humain ainsi qu'un principe d'intégration politico-juridique et qui soient en mesure de répondre à la mise en question éthique à laquelle la réflexion de Emmanuel Lévinas les a soumis.