thesis

L'art d'émerveiller : étude sur la pensée esthétique de Descartes

Defense date:

Jan. 1, 1993

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Institution:

Paris 1

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Le premier écrit du jeune Descartes, l'abrégé de musique (1618), exprime déjà un refus de l'idée antique d'harmonie et une rupture avec le néoplatonisme de la renaissance qui attribuait un pouvoir magique à la musique. Les recherches de Descartes sur la gamme naturelle le montrent soucieux de ramener les accords musicaux à un mécanisme dont d'habiles praticiens pourront tirer des effets. Cette vision technique, contemporaine de la naissance de l'opéra, conduit à relativiser le jugement de gout et se prolongera, en 1637, par la dévalorisation de l'affectivité. La perception, conçue comme lecture codifiée du monde, déréalise l'objet et interdit toute ontologie des formes. La peinture hollandaise du dix-septième siècle illustre cette définition de l'image comme cryptogramme. Une telle dévitalisation du monde donne la primauté à l'adresse de l'artiste dans l'œuvre. Descartes substitue ainsi à l'émotion esthétique devant la beauté des choses, l'admiration pour la libre invention d'un agent (humain ou divin). Ce renversement trouve son accomplissement dans l'éthique cartésienne : la fermeté dont un homme est capable, dans la libre conduite de ses actions, est, pour l'acteur, source de joie, et, pour le spectateur, la seule source authentique d'émerveillement.