Etude des concepts de nation et d'éducation dans l'Italie fasciste : essai d'interprétation du nationalisme gentilien
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The actualism of Giovanni Gentile (1875-1944) can be seen as the outcome of the reform of hegelian dialectics attempted by Bertrando Spaventa (1817-1883). In this philosophical system Gentile uses the concept of religion as a preliminary to philosophy : on a theoretical level through his desire to move individual's belief in God towards the God represented by the state, and on practical level in the place given to religion in his educational reform in the primary school. It is no longer simply the subordination of the religious to the political, because the individual is seen as a whole. The state is therefore perceived by gentile as the place in which man reaches fulfilment as both moral and political being. The self-consciousness must thus express this moral duty in such a way that the educator-state becomes a substitute for the family and the church, taking charge of the total education of the citizen. In this educational project, in which the ethical state must replace the divine state, gentile was concerned by a moral reform which, through the instruction of the citizen, would bring about italian political unity and thus the "new" Italy. However, this concern for national unity, for "the new man on the future Italy" was also a part of the ruling fascist policy. Not only was it because gentile recognised a "messianic" side to fascism that he was a member of the government from 1922-24 and remained a fascist until 1944 but he also firmly believed that fascism was likely to find its way in actual idealism. Actualism, the philosophy of the act, which postulates the unity of thought and action, is objectivized in a particular politics, that of fascism, as a historic transitional period. Gentile's involvement in the quest for this unity therefore has a hold over the real state alone while actualism is continually searching for the ideal state.
Abstract FR:
L'actualisme de Giovanni Gentile (1875-1944) se présente comme l'aboutissement de la réforme de la dialectique hegelienne tentée par Bertrando Spaventa (1817-1883). Dans ce système philosophique, le concept de la religion est utilisé par Gentile comme propédeutique à la philosophie. Au niveau théorique, par sa volonté de déplacer la croyance de l'individu en dieu vers le Dieu vrai que représente l'état. Au niveau pratique, par la place accordée à la religion dans sa réforme de l'enseignement, ou celle-ci est limitée à l'école primaire. Il ne s'agit plus d'une simple subordination du religieux au politique, car l'individu est envisagé comme un tout. C'est donc l'état qui est perçu par Gentile comme le lieu de réalisation de l'homme, en tant qu'être moral et politique. L'auto conscience actualiste doit ainsi exprimer ce devoir moral. De telle sorte que l'état-éducateur se substitue à la famille et à l'église, en prenant en charge l'éducation complète du citoyen. Dans ce projet éducatif, où l'état éthique doit remplacer l'état divin, Gentile est préoccupé par une reforme morale susceptible d'achever l'unité politique italienne, par la formation du citoyen et donc de la "nouvelle" Italie. Or, ce souci d'unité nationale, de "l'homme nouveau de l’Italie future" est également inscrit dans la politique du pouvoir fasciste. Et si Gentile s'engage au sein de son gouvernement (1922-23) et demeure fasciste jusqu'en 1944, c'est qu'il reconnait au fascisme un caractère "messianique". Mais c'est aussi parce qu'il croit fermement que le fascisme est susceptible de trouver sa voie dans l'idéalisme actuel. L'actualisme, philosophie de l'acte, qui postule l'unité de la pensée et de l'action, s'objective en une politique particulière, celle du fascisme, comme période historique transitoire. L'engagement de Gentile, en quête de cette unité, n'a donc d'emprise que sur l'état réel, alors que par-delà ce dernier, l'actualisme est constamment à la recherche de l'état idéal.