Science et philosophie chez Ludwig Boltzmann : la liberté des images par les signes
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Paris 4Disciplines:
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L'épistémologie de Boltzmann est étudiée dans un double contexte : celui de la tradition philosophique autrichienne et celui du mouvement d'arithmétisation des mathématiques du XIXe siècle. L'opposition du physicien à l'idéal phénoménologique d'une science descriptive, exempte d'hypothèses, trouve ainsi à se réorganiser autour d'une reformulation, à la fois philosophique et scientifique, du problème de la représentation, soulignant la nécessite de distinguer sens objectif, représentation subjective et objet de la représentation. Cette réorganisation permet d'apercevoir l'articulation étroite qui existe entre l'œuvre scientifique et l'épistémologie de Boltzmann, tout en mettant en relief l'intérêt proprement philosophique de cette dernière. L'émancipation des mathématiques à l'égard de l'intuition engage les sciences de la nature à se détourner de la thématisation du sensible pour s'orienter en fonction des significations que construisent les mathématiques selon le canon d'une rigueur toute arithmétique. Se dessine ainsi, pour les sciences de la nature, une nouvelle manière de concevoir leur tâche de représentation des phénomènes, porteuse d'un rapport nouveau à l'expérience. Cette transformation est au centre de la conception des théories scientifiques comme <<images>> de la nature développée par Boltzmann. Cette transformation se retrouve dans l'œuvre scientifique du physicien, notamment au travers de son procède de discrétisation de l'énergie, repris par la mécanique quantique. Elle se manifeste également sur le plan philosophique par un éloignement de toute perspective fondationnelle. L'objectivité n'a son siège ni dans le sujet ni dans un monde des pensées. Elle doit être envisagée comme intersubjectivité articulée à la communication et à l'action. Mais l'ouverture de la dimension objective s'effectue, pour chacun, au travers de cette dimension de l'imaginaire, issue de la rencontre avec l'absence radicale, qu'institue le langage.