La reconstruction analytique du cogito
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Abstract EN:
The cogito yields the first certainty on my existence. This certainty is grounded in formal properties of the cartesian dictum, especially its inferential aspect and its performatoriness. A method to define those properties and envision their relation to the nature of my mind has to be sought for. An analytic reconstruction of the cogito must avoid the generalization of both its overt and its mental properties by showing how its epistemic value is articulated upon its semantical scope and content. Beside the meaningfulness of the terms it comprehends, the fact that the cogito is a first-person utterance in the present tense is particularly relevant to the understanding of an indexical or perspectival mode of identification involved in those semantic features. Their role is to make me conceive of an ineliminable subjective way of presenting an objective thought. The other way round, i can but admit that this thought is present to my mind because it is related to some objective trait of my environment. This individuating link bears a general and referential constraint upon the interpretation of the cogito as a singular thought within a mental context. Nonetheless, even though the cogito as a pure intellection is still countable among the particular modes of cogitation, it refers in a special way to the mind itself wherein those thoughts occur. New semantic paradoxes arise when self-identification of a mind has to be brought about by a self-referring procedure. If the cogito is such a procedure, then it definitely cannot allow for a comprehensive knowledge of my essence. This knowledge is only conceivable, and must be completed by a further elucidation of a referential content of my thought. The transition from + cogito, ergo sum ; to + ego sum res cogitans ; is then interpreted as a deduction of an objective guarantee from an irreducible first-person account of my essence.
Abstract FR:
Le cogito cartesien me delivre la premiere certitude de mon existence. L'etablissement de cette certitude n'est pas independante de la presence de proprietes formelles au sein de l'argument, en particulier d'une certaine forme d'inferentialite et de performativite. Il faut donc definir une methode qui soit conjointement la restitution intrinseque de ces traits formels et l'anticipation de la connaissance qu'ils garantissent. La reconstruction analytique du cogito part du plus manifeste en vue de saisir la realite de cet acte et la relation entre la position de cet acte et la nature de mon esprit. La disjonction et la generalisation des deux aspects de l'argument doivent etre evitees par la mise en evidence de l'articulation de la valeur epistemique de l'acte sur l'interpretation de sa constitution et de sa portee semantiques. En plus du sens des termes qu'il comprend, il appartient a l'analyse des caracteristiques indexicales du cogito - formule en premiere personne et au present - d'elucider la relation entre mon usage de certaines tournures et ma conception d'un mode de renvoi, a travers celles-ci, entre la subjectivite d'un acte mental et l'objectivite d'une pensee. La comprehension de l'identite de cette pensee et de sa presence en mon esprit est dependante de la prise en compte, en premiere personne, d'une liaison individuative entre cette pensee et son objet. Cette liaison referentielle fournit une contrainte necessaire a la situation du cogito au sein d'un contexte de pensees singulieres. Mais, s'il est en partie issue des modes objectifs de la cogitation, le cogito s'en distingue par l'indication purement autoreferentielle du type d'esprit au sein duquel il se produit. L'identification autoreferentielle a travers le cogito est cependant a la fois paradoxale et incomplete. La transition du cogito a la res cogitans est essentiellement concevable et elle demeure, en principe, liee au croisement d'un point de vue en premiere personne et d'une garantie d'objectivite.