Logique et langage chez le premier Wittgenstein : une lecture du tractatus logico-philosophicus à la lumière de Frege et de Russell
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Paris 1Disciplines:
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Les oeuvres de Frege et de Russell constituent le contexte dans lequel s'insère la réflexion du premier Wittgenstein ; c'est donc à partir de la pensée des deux logicistes que nous tentons de dégager la structure du tractatus. Nous soutenons en premier lieu que l'idée d'une essentielle bipolarité de la proposition est la reprise d'une intuition que Russell n'a jamais su véritablement développée. La bipolarité a une importance positive capitale dans l'oeuvre du premier Wittgenstein : c'est elle qui permet de résoudre la question de l'assertion, de renouveler la théorie de la molécularité, et de refonder les conceptions de la vérité et de l'inférence logique. Mais la thèse selon laquelle toute proposition est essentiellement vraie-fausse a également une importance négative fondamentale : elle interdit toute tentative visant à faire dépendre le sens d'une proposition, de la vérité d'une autre proposition. Ainsi, la théorie de la bipolarité rend nécessaire une nouvelle conception, d'inspiration frégéenne, du constituant propositionnel ; elle conduit également à une critique des théories russelliennes du jugement. En second lieu, nous soutenons qu'il y a, dans le tractatus, en plus d'une théorie de la logique, une théorie du langage. À partir d'une lecture de on denoting, nous cherchons à montrer que Wittgenstein élabore une nouvelle conception, anti-frégéenne, du symbolisme, selon laquelle une expression peut avoir la même multiplicité que ce qu'elle exprime, sans pour autant refléter cette multiplicité dans son signe. Cette théorie de l'expression permet de donner un sens nonpsychologique (non russellien) au concept d'analyse. Elle rend également intelligible ce que Wittgenstein dit sur la généralité, et permet de donner un contenu à la distinction tractatuséenne entre logique et mathématiques. Enfin, la nouvelle théorie du symbole nous donne les moyens de comprendre la caractérisation Wittgensteinienne de la philosophie comme clarification de nos modes d'expression.