thesis

Philosophie républicaine et colonialisme : origines, contradictions, échecs

Defense date:

Jan. 1, 2007

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Institution:

Paris 10

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Republican philosophy found its most complete expression in the third Republic. This philosophy makes use of political notions the origins of which are varied but complementary. Influenced by the Enlightenment and positivism, it develops political relations primarily determined by rationalism, that is to say it refuses religious arguments to explain the world and humankind. Secularization, progress, equality are the foundations of its thought, of which the universal principles are the “déclaration de l’homme et du citoyen de 1781”. This aim to establish a rational and equitable political system constitutes the philosophical principles of colonial politics pursued by Jules Ferry during the first part of the nineteenth century. Colonialism gave rise to progress (progress of civilization) but it also developed a system of subjection corresponding to the capitalist theory of “the exploitation of man by man”, incompatible with Kant’s moral doctrine, which was called on particularly by the republicans themselves in building the basis of education and moral philosophy. Slavery and capitalism, topics with which we still seek to come to terms, are addressed in an endeavor to understand the justifications and political choices of the republicans in colonial politics. Contradictions, hesitations are perceptible in the successive republican governments, and inquiry is of course made into the finality of republican politics as well as into the imperialism of this period, which has been somewhat overlooked.

Abstract FR:

La philosophie républicaine a trouvé son expression la plus complète sous la Troisième République et possède des notions politiques aux sources diverses mais complémentaires. Inspirée de l’esprit des Lumières et du positivisme, elle développe des rapports politiques largement déterminés par le rationalisme, c’est-à-dire par le rejet de toute explication religieuse sur le monde et sur l’homme. Laïcité, progrès, justice, ordre, égalité constituent le fondement de sa pensée, attachée avant tout aux principes universels de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Cette volonté de développer une politique sur un système rationnel et juste constitue les principes philosophiques de la politique coloniale en partie poursuivie par Jules Ferry au cours de la première moitié du dix-neuvième siècle. Le colonialisme a engendré le progrès (progrès de la civilisation, progrès matériel etc. ) mais il a aussi développé un système d’assujettissement comprenant la théorie capitaliste de « l’exploitation de l’homme par l’homme », théorie incompatible avec la doctrine morale de Kant dont les républicains s’inspirent pour mettre en place les bases de l’éducation publique. Les thèmes de l’esclavagisme et du capitalisme, toujours d’actualité, sont ainsi traités pour comprendre la justification des choix politiques des républicains en matière coloniale. Contradictions, hésitations nourrissent la politique des gouvernements républicains successifs dont l’interrogation porte sur la finalité de la politique républicaine bien sûr, mais, plus précisément, sur celle de l’impérialisme qui a caractérisé cette période tombée dans l’oubli.