thesis

Études sur l'application du langage tonal

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Paris 4

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Two as yet little known aspects of the development of tonality are the object of this study, respectively: 1. The appearance of leading tones, which affected the evolution of ecclesiastical modes toward major and minor modes. Such alterations are often the result of the interpretation of the performer (musicafictd), which renders it particularly difficult to follow the evolution of this aspect due to the loss of early traditions of performance practices. 2. The gradual appearance of characteristic dissonances from the beginning of the 17th century (seventh over the dominant, sixth added over the subdominant), and later dominant ninths, diminished and semi-diminished sevenths, as well as augmented sixths and other seventh chord forms. For the first of these two points, a study of concurrent vocal sources, theoretical treatises and instrumental tablatures shows that the practice of leading-tones, evident toward the end of the 13th century and gradually in general use during the 14th century, will be contested, even avoided by Nordic styles (Flemish, German) between the end of the 15th century and the middle of the 16th century (German tablatures of Gerle, Buchner, Clemens Hor, Flemish theoretical treatises of Ghiselin Danckerts, Adrien Petit Coclico, vocal music of Ockeghem, Josquin, Isaac, Gombert, etc. ). For the new dissonances, the irregularity of evolution is equally striking. Certain ones attain their maturity very rapidly (notably the dominant seventh, from 1620-40 in the roman school), but will only pass to other schools much later. Other dissonances, after a spectacular, precocious appearance (for example, the augmented sixths of L'Estocart, 1582, and the dominant ninths of cesti, 1668), will suffer a long period of dormancy, and become common practice only toward the end of the 18th century.

Abstract FR:

Deux aspects encore trop mal connus de la naissance du langage tonal ont fait l'objet de cette étude; il s'agit respectivement : 1. De l'apparition des altérations d'attractivité (sensibles), qui ont fait évoluer les modes ecclésiastiques vers les modes majeur et mineur. Cette apparition est souvent le résultat de l'intervention de l'interprète (musicaficta), ce qui rend particulièrement difficile de suivre l'évolution de cet aspect, suite à la perte des traditions orales anciennes. 2. De l'introduction, dès le début du XVIIe siècle, des dissonances caractéristiques (septièmes sur la dominante, sixtes ajoutées sur la sous-dominante), et plus tard des neuvièmes de dominante, septièmes diminuées et septièmes de sensible, ainsi que des sixtes augmentées et des septièmes d'espèce. Pour le premier de ces deux points, une étude parallèle des sources vocales, des traités théoriques et des tablatures instrumentales montre que le principe d'attractivité, apparu vers la fin du XIIIe siècle, et généralisé dans le courant du XIVe siècle, sera contesté, voire exclu, par la musique nordique (flamands, allemands) entre la fin du XVe siècle et le milieu du XVIe siècle (tablatures allemandes de Gerle, Büchner, Clemens Hor, traités théoriques flamands de Ghiselin Danckerts, Adrien Petit Coclico, musique vocale de Ockeghem, Josquin, Iaac, Gombert, etc. ). Pour les nouvelles dissonances, c'est également l'irrégularité de l'évolution qui frappe surtout. Certaines d'entre elles atteignent leur maturité très rapidement (notamment la septième de dominante, des 1620-40 dans l'école romaine), mais ne passeront aux autres écoles que beaucoup plus tard. D'autres dissonances, après une apparition précoce très spectaculaire (par exemple la sixte augmentée chez L'Estocart, 1582, et la neuvième de dominante chez Cesti, 1668), subiront une longue période de régression, pour ne devenir usuelles que vers la fin du XVIIIe siècle.