Abstract FR:

Ce travail repose sur des données recueillies au cours de plusieurs mois de terrain dans la province de l'extrême-nord du Cameroun. Il concerne six populations : les ouldeme, mofou, mofou-goudour et mouyang, qui vivent dans les monts Mandara, ainsi que les guiziga et toupouri qui occupent une partie de la plaine. Notre démarche s'inscrit dans une perspective comparatiste et se fonde sur la transcription puis l'analyse de 73 pièces instrumentales et vocales présentées en annexe. L'objectif de cette recherche est de mettre au jour les principes qui sous-tendent la systématique musicale et de comprendre la conception que les autochtones en ont. Le premier chapitre traite de l'organisation du patrimoine musical de ces populations ; il comporte l'inventaire et la description organologique des instruments usités au sein des six ethnies avant d'aborder la classification du patrimoine musical sous l'angle de la catégorisation. Le second chapitre vise à comprendre comment les autochtones conçoivent les différentes configurations de leurs systèmes scalaires. Une méthode qui vise à déterminer le premier degré de l'échelle dans une pièce de musique vocale y est proposée. Par ailleurs, l'analyse des échelles dans la musique instrumentale comme dans la musique vocale conduit à s'interroger sur la notion de modalité. Le troisième chapitre examine les processus formels, pour lesquels les musiques de l'extrême nord du Cameroun révèlent certaines particularités ayant trait à la métrique, à la périodicité et a l'articulation, au sein de la période, des unités mélodico-rythmiques. Enfin, le quatrième chapitre concerne les procédés polyphoniques plurilinéaires dont il propose une typologie. L'analyse laisse apparaitre deux niveaux : celui de la conception d'une pièce plurilinéaire et celui de la réalisation.