thesis

Bachelard et la mélancolie : l'ombre de Schopenhauer dans la philosophie de Gaston Bachelard

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Institution:

Dijon

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

Gaston Bachelard has left a body of work which, many-faceted and wittingly enticing as it is, may appear rather daunting when one attempts to work out how it is organized in its entirety. There is a tendency to view it as some kind of soothing eudemonism which manages to reconcile the advances in scientific rationality with the outpourings of poetic imagination. In actual fact it is suffused with melancholy, with subdued disenchantment. Its referring to Schopenhauer's philosophy, in a manner both complex and recurrent, is certainly highly significant. Focusing on the inroads of philosophical pessimism which loom large in Bachelard's body of work, it is worthwhile to try and gauge what Bachelard's melancholy actually signifies. Thus the issues of time and death, the ambivalent dialogue with psychoanatysis, but also the philosopher's puzzling silences on ethical, political and theological questions cannot fail to take on a new face: that of solitude.

Abstract FR:

L’œuvre de Gaston Bachelard, volontiers séduisante et foisonnante, pose problème à son lecteur dès lors qu'il veut en comprendre l'architecture générale. Une tendance fréquente est de l'interpréter dans le sens d'un eudémonisme rassurant, capable de réconcilier les progrès de la rationalité scientifique avec les productions profuses de l'imagination poétique. En réalité, cette œuvre couve aussi en elle une mélancolie diffuse, voire un désenchantement secret. Le fait qu'elle se réfère, de façon récurrente et complexe, à la philosophie de Schopenhauer, est certainement emblématique. A partir des ombres portées dans le corpus bachelardien par les intrusions du pessimisme philosophique, il devient pertinent de jauger les significations de la mélancolie bachelardienne. La question du temps et de la mort, le dialogue paradoxal avec la psychanalyse, ainsi que les troublants silences du philosophe sur les plans éthique, politique et théologique, prennent ainsi un relief nouveau : la physionomie de la solitude.